Foissac: Nutergia envisage sérieusement de quitter l'Aveyron
Toujours affecté par la décision de l'Etat en faveur de l'extension de la porcherie de Causse-et-Diège, le directeur du laboratoire Nutergia est inconsolable. Pressé initialement de déménager son laboratoire sur la commune, le futur voisin de la porcherie évoque désormais l'hypothèse de déménager son activité hors du département. 153 emplois sont en jeu.
A n'y rien comprendre. A l'heure des discours bienveillants en faveur de la préservation de l'environnement, la décision prise par le Cécile Pozzo di Borgo, représentante de l'Etat dans le département, est vécue dans l'Ouest-Aveyron comme une insulte au bon sens. En favorisant l'extension d'un porcherie industrielle plutôt qu'un laboratoire spécialisé dans les compléments alimentaires bio, la préfète a semble-t-il, envoyé un message fort: "l'agriculture intensive plutôt que l'emploi". Voilà résumé en quelques lignes le sentiment d'Antoine Lagarde, directeur des laboratoires Nutergia qui envisage sérieusement de quitter le département. A la clé 153 emplois...
Pas de conversion de la porcherie
Au lendemain de la décision du Coderst, Antoine Lagarde avait pourtant proposé d'accompagner la Gaec du Cassan -propriétaire de la porcherie- dans l'hypothèse d'une conversion de l'exploitation dans la filière bio. Un projet reçu favorablement par les décideurs économiques du département mais qui depuis, est resté lettre morte. Le président de la Chambre d'agriculture, Jacques Molières, proposant uniquement de labelliser l'exploitation "porc de montagne". Insuffisant selon Antoine Lagarde qui évoque à ce sujet " une marque associative sans contrainte d'améliorations au niveau du mode de production et sans contrôle indépendant". Dans le Coderst, la sous-préfète Suzanne Lenglet avait pourtant souhaité "positionner le dossier au regard du plan agro-environnemental qui devait accompagner les exploitants dans une démarche écologique". Un dernier point aujourd'hui oublié. "Là encore, on nous a trompé", insiste le directeur.
Adieu l'Aveyron
Pour le moins déçu, Antoine évoque aujourd'hui sans détour l'hypothèse d'un départ, mentionnant plusieurs départements limitrophes susceptibles d'accueillir plus favorablement son entreprise et les emplois qu'ils comptent crééer ( une cinquantaine en 5 ans en plus des 153 actuels). " On ne peut pas dire que le département nous a ouvert les bras. Si la porcherie se développe en industriel et non en bio, si l'Aveyron ne nous soutient pas, nous ne pourrons rester. Nous prendrons une décision définitive d'ici au mois de juillet", conclut-il, invitant les parlementaires et le président du Conseil général "à faire preuve de courage et de responsabilité".
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