Aubrac: un exhorbitant prix du foncier inquiète les éleveurs

20 000 euros l’hectare: ce serait le montant d’une transaction en passe d’être signée à Saint-Urcize pour une estive de 47 hectares située non loin des pistes de ski du Bouyssou à Laguiole. Si rien n’est officiellement acté à ce jour, l’information s’est répandue comme une traînée de poudre et inquiète au plus haut point les agriculteurs de tout le plateau. D’autant que si le prix des terres en Aubrac est toujours un peu plus élevé qu’ailleurs, l’hectare se négocie en moyenne à 6 000 euros , comme le rappelle Francis Sabrié, éleveur dans le Nord-Aveyron et porte parole de la Confédération paysanne.

L'avenir des jeunes en danger ?

L’hectare trois fois plus cher ? "C’est en contradiction avec le monde de l’élevage qui a déjà du mal. C’est une spoliation de terre agricole", assure le syndicaliste. Cette mise à prix est également considérée comme choquante du côté de la FDSEA où l’on s’avoue "très vigilant" et où l'on s’apprête "à défendre les agriculteurs en place sur ces terres". Au-delà de l’inflation foncière provoquée par cette éventuelle flambée des prix, c’est en particulier les arrangements en famille pour la succession des exploitations qui seraient mis en danger. "Quel est l’avenir de nos jeunes et de nos exploitations familiales lors des arrangements de famille, l’intérêt des propriétaires à continuer de louer leurs exploitations ou tout simplement aux fermiers de pouvoir acquérir leurs outils de travail ?", s’interroge un éleveur du Nord-Aveyron...