Rodez : Visite guidée dans le ventre noir de Soulages

Si depuis l’avenue Victoir-Hugo, automobilistes et piétons peinent à voir l’avancée des travaux du musée Soulages, en revanche depuis le rond-point de l’Amphithéâtre la visibilité du futur musée est toute autre. Sous un soleil de plomb, les ouvriers terminent le reprofilage côté nord. Un ascenseur pour le public, une rampe d’accès pour les personnes handicapées, une chaussée pour les piétons et les bordures sont en cours de réalisation. Bien que le musée n’ouvre qu’en mai 2014, il n’y a pas de temps à perdre. Il reste tellement de choses à faire encore… À l’intérieur, les phases de finition sont également en cours. Si les revêtements métalliques sont terminés, "il reste cependant l’habillage, le placoplatre et 80% de peinture", explique Marc Gosselin, directeur technique au Grand Rodez. 

"Nous serons tout de même dans les temps pour l’ouverture"

"Dans un chantier, il y a toujours des aléas et celui-ci n’échappe pas à la règle", ajoute le directeur en donnant des détails sur le sol métallique qui a donné du fil à retordre aux architectes catalans pourtant particulièrement expérimentés. "J’ai déjà vu des projets en sol métallique sur 200 m2, là nous sommes sur une surface de 2000 m2, il était normal d’avoir quelques soucis", relève Marc Gosselin. "Nous serons tout de même dans les temps pour l’ouverture", renchérit Christian Teyssèdre pour qui, seul le résultat compte. La partie concernant les réserves et le stockage des collections du musée sont pratiquement terminées. "Nous attendons les branchements électriques d’ici 15 jours et le gaz en septembre", renchérit le directeur technique sous l’œil attentif de Christian Teyssèdre, élu récemment président de l’Agglo. Ces deux dernières opérations terminées, elles devront donner lieu à une garantie de la Direction des musées de France pour la conservation des œuvres.

Pas de cimaises

L’institution est en effet très pointilleuse sur les conditions d’archivage des œuvres. "Nous avons une grande partie des œuvres de Pierre Soulages sur papier. Nous devons faire attention à la conservation et aux expositions à la lumière. Pas plus de 50 luxes pour l’éclairage et pas plus de trois mois à six mois d’exposition", rappelle Marc Gosselin, tout en montrant les caniveaux au sol dans les salles d’exposition, qui une fois recouverts serviront d’accrochage en accastillage. Une technique à laquelle tient particulièrement Pierre Soulages qui souhaite voir le public circuler entre ses tableaux plutôt que de les contempler accrochés les cimaises contre les murs. Cette immense salle sous une hauteur de plafond impressionnante accueillera les grandes œuvres Outrenoir. Bien évidemment le monte-charge est prévu à cet effet "de 3,5 mètres sur 3 mètres" précise Marc Gosselin en parcourant d’un pas rapide les 100 mètres de longueur que mesure le bâtiment.

Le musée Soulages, un musée généraliste...

Direction la Salle Conques, toute blanche contrairement aux autres."Elle mesure 500 m2, c’est la plus grande salle de Midi Pyrénées",glisse fièrement Christian Teyssèdre. "C’est une salle d’exposition temporaire où on aura la possibilité de faire des expositions d’art contemporain. C’est d’ailleurs ce qui fait du musée Soulages, un musée généraliste", ajoute le président de l’Agglo. Petit à petit, les entreprises vont tout de même se retirer pour de courtes vacances. Elles reprendront le 20 août pour mettre les bouchées doubles. "Car quatre mois avant l’ouverture, il faut permettre au musée de procéder à l’accrochage des tableaux", prévient Christian Teyssèdre. De cette exposition inaugurale qui devrait mettre en lumière le musée ruthénois, dépendra la réputation du musée !