Autriche: un braconnier tue 3 policiers, un secouriste et se suicide

  • Des policiers à Grosspriel dans le district de Melk,  le 17 septembre 2013 en Autriche
    Des policiers à Grosspriel dans le district de Melk, le 17 septembre 2013 en Autriche AFP - Dieter Nagl
  • Des policiers à Grosspriel dans le district de Melk,  le 17 septembre 2013 en Autriche
    Des policiers à Grosspriel dans le district de Melk, le 17 septembre 2013 en Autriche AFP - Dieter Nagl
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AFP

Un drame de la chasse sans précédent en Autriche s'est soldé dans la nuit de mardi à mercredi par le suicide par immolation d'un braconnier qui avait auparavant tué trois policiers et un secouriste, a annoncé mercredi la police après avoir donné l'assaut à la maison du meurtrier.

L'intervention de l'unité d'élite Cobra de la police autrichienne avait débuté vers 18H20 locales (16H20 GMT) et aura duré près de cinq heures. Les policiers autrichiens ont finalement découvert un corps carbonisé, dans la maison, à 90 km à l'ouest de Vienne. Selon la police, ce serait celui du braconnier.

"Les policiers ont souhaité ouvrir la porte" d'une pièce cachée, mais "le feu avait pris", a expliqué le porte-parole de la police de Basse-Autriche, Roland Scherscher. Lorsque l'incendie a été maîtrisé, "le corps d'un homme a été découvert carbonisé", a-t-il ajouté.

Près de 200 membres des forces de police de Basse-Autriche et 135 membres de l'unité Cobra ont pris part à l'assaut et à la fouille de la maison d'Alois Huber, âgé de 55 ans et qui dirigeait une petite entreprise de transports.

Après une intervention policière dans la nuit de lundi à mardi à Annaberg, en Basse-Autriche, qui a mal tourné, pour tenter d'interpeller l'homme soupçonné depuis des années d'actes de braconnage, le forcené s'était retranché dans sa ferme, située à Grosspriel, dans le district de Melk.

La maison était cernée depuis le début de l'après-midi, les autorités ayant mis en place un très important dispositif avec des centaines de policiers, équipés de gilets pare-balle et de fusils, des pompiers et du personnel de la Croix-Rouge. Trois blindés de l'armée autrichienne et des hélicoptères militaires avaient également été requis pour assister les forces de l'ordre.

"Deux policiers et un secouriste sont morts lors d'une intervention peu après minuit contre un braconnier présumé", avait annoncé mardi en début d'après-midi le ministère autrichien de l'Intérieur. Et un autre policier, qui avait été pris en otage, a été retrouvé mort dans sa voiture de patrouille, selon des sources policières citées par l'agence de presse autrichienne APA.

"Un jour parmi les plus sombres"

Le braconnier avait dans un premier temps abattu un policier lors de son interpellation dans une forêt à Annaberg, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Vienne. Il avait ensuite de nouveau ouvert le feu alors que des secouristes appelés sur place étaient en train de prodiguer les premiers soins à un deuxième policier blessé, tuant cette fois le conducteur de l'ambulance.

Il s'est alors enfui à pied avant de tomber sur une voiture de police stationnant à un croisement et de tirer de nouveau, tuant l'un de ses deux occupants. Puis il a pris la fuite dans la voiture de police, en emmenant avec lui l'autre policier en otage, qui a été retrouvé mort par la suite.

Au cours d'une conférence de presse, la police de Basse-Autriche a indiqué qu'elle enquêtait depuis 2008 contre au minimum huit actes de braconnage dans la région, sans préciser si Alois Huber était la personne concernée.

"C'est un jour parmi les plus sombres", a commenté Roland Scherscher, au cours d'une conférence de presse en fin d'après-midi, visiblement très ému par la mort de ses trois collègues et du secouriste.

Les quatre victimes du forcené étaient âgées de 38 à 51 ans pour les trois policiers et de 70 ans pour le secouriste de la Croix-Rouge. Ce dernier avait été décoré à de nombreuses reprises, pour plus de 7.000 interventions. "Nous avons perdu avec Johann Dorfwirth un collaborateur exceptionnel", a regretté le président de la Croix-Rouge, Willi Sauer, au cours de la même conférence de presse.

Alois Huber, chasseur dans l'âme, notamment grand amateur de trophées de cerf, était notoirement sur le pied de guerre avec les autres chasseurs de la région, ayant même perdu son permis de chasse à la suite d'une rixe avec plusieurs d'entre eux. Dans sa chasse personnelle, il n'y avait pas de cerfs, ce qui expliquerait ses incessants actes de braconnage, ont indiqué mardi des chasseurs de la région.

Source : AFP

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