Résidence. Jongleuse et artiste de rue performeuse, la Canadienne Dawn Monette enjambe genres et frontières. Au terme de sa résidence à Auzits, elle montre samedi un aperçu de sa dernière création qui jongle poétiquement avec les mots.
"Dawn a donné un premier spectacle acle à l’Adapeai. Les résidants étaient tous fascinés !", avaient averti Lyne Bouyjou et Sergio Piterbarg, l’administratrice et le directeur artistique du Couvent, le pôle de résidences et de créations artistiques ouvert il y a deux ans à Auzits. Qu’elle se saisisse de balles de jonglage ou de lettres en carton et en effet, Dawn Monette, jeune femme jolie comme un cœur, regard clair et franc sous la frange épaisse et droite, fascine et captive son public.
Que la balle de contact soit translucide et le spectacle devient magique. Soudain, la réalité ne tient plus à un fil, le spectateur retient son souffle et suit les circonvolutions d’une balle de contact translucide, ronde comme un monde qu’une ensorceleuse enjôleuse modèlerait au creux de ses mains.
Tournées internationales
Née à Vancouver il y a 33 ans, Dawn s’est rapidement affranchie des limites et des frontières. Son frère ne veut pas lui apprendre le jonglage? Elle apprend seule à 8 ans et brûle les étapes. Rapidement, elle intègre la "communauté du monde" des jongleurs et autres performeurs de rue. Au Canada, ces disciplines ont pignon sur rue et font partie de la culture populaire. Le busker (busk en anglais signifiant "faire la manche", par extension, le busker désigne l’artiste de rue) peut envisager de gagner sa vie. Ainsi, l’été, Vancouver ferme ses artères principales et se transforme en scène ouverte pour accueillir le Busker festival.
Malicieuse statue humaine
Recouverte de peinture dorée, Dawn Monette s’y métamorphose en malicieuse statue humaine, et jongleuse. Fille du monde, Dawn enchaîne les festivals et les tournées partout sur la planète. En 2011, elle participe au Busking project team et parcourt l’Afrique du Sud. Plus tôt, elle rejoint l’action humanitaire Spark! Circus et donne ses spectacles dans les camps de réfugiés du nord de la Thaïlande.
Love story
Depuis cet été, Dawn est en France, notamment amoureuse d’un frenchie de Poitiers, thésard en matériaux composites, Benjamin, rencontré il y a un an et demi lors d’une convention à Vancouver. Mais les franco affinités de la Canadienne vont au-delà d’une love story. "La France est réputée mondialement pour ses jongleurs et son jonglage plus artistique et plus théâtral", traduit Benjamin. Désireuse de donner plus de sens et de matière à ses jonglages, Dawn a substitué aux quilles et balles de contact des lettres en carton. Jonglées, assemblées, les 26 lettres de l’alphabet acquièrent soudain une double dimension, plastique et poétique. Qu’une seule lettre chavire et le monde chavire.
Samedi, au Couvent d’Auzits, «open studio» à 15 heures.
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