Millau : la responsabilité pénale du déséquilibré au coeur de l'enquête

  • L'enquête doit déterminer si le discernement de l'auteur présumé était aboli ou altéré au moment des faits.
    L'enquête doit déterminer si le discernement de l'auteur présumé était aboli ou altéré au moment des faits. Eva Tissot
Publié le , mis à jour
AFP

Le parquet de Montpellier devait ouvrir lundi une information judiciaire pour homicide volontaire après le meurtre à coups de couteau d'une collégienne à Millau par un déséquilibré dont la justice doit déterminer s'il était pénalement responsable

Le parquet de Montpellier devait ouvrir lundi une information judiciaire pour homicide volontaire après le meurtre à coups de couteau d'une collégienne à Millau par un déséquilibré dont la justice doit déterminer s'il était pénalement responsable. "Il s'agit d'investiguer sur le déroulement des faits, la personnalité de l'auteur et surtout de savoir si on peut conclure à la responsabilité pénale de l'auteur", a indiqué à le procureur de Montpellier Christophe Barret.

Evoquant des "démons", il agresse les deux adolescentes

L'homme de 28 ans s'est présenté vendredi soir au logement situé en dessous du sien, dans la grande maison où il était locataire. Tenant des propos totalement incohérents, évoquant des "démons", il a agressé les deux adolescentes de 14 ans, des amies, qui s'y trouvaient seules, selon une source proche de l'enquête. Se saisissant d'un couteau à la cuisine, l'homme a porté une quinzaine de coups à Aude, 14 ans, qui a vainement tenté de se défendre avec une chaise. Elle est décédée peu après l'arrivée de la police.

"Troubles mentaux manifestes"

L'information judiciaire devait également être ouverte pour "blessures volontaires", celles portées à Camille, l'adolescente qui vivait là et qui avait ouvert au voisin qu'elle connaissait. Le meurtrier a été hospitalisé d'office, dimanche, dans un service psychiatrique à l'issue de son examen par un expert pendant sa garde à vue samedi au commissariat de Millau. Le maire a pris un arrêté de placement provisoire, du fait de "troubles mentaux manifestes" et du "danger imminent" que représentait le jeune homme, en proie à des "bouffées délirantes". Sans emploi, il avait déjà séjourné plusieurs fois en hôpital psychiatrique - la dernière fois à l'automne - sans que des faits de violence grave aient été mentionnés. Il était connu comme toxicomane.

Trois mentions au casier judiciaire

Son casier judiciaire comporte trois mentions. Sa dernière condamnation a été prononcée en février 2012 pour conduite d'un véhicule sous l'emprise de stupéfiants. Il avait également été condamné auparavant pour menace avec arme et pour port d'arme, selon une source proche de l'enquête. "Ce n'est pas parce qu'il a été hospitalisé d'office que cela préjuge de sa responsabilité pénale", a fait valoir le procureur, soulignant qu'il s'agit de deux procédures complètement différentes, l'une administrative et l'autre pénale.

Des experts psychiatres, mandatés pour rencontrer plusieurs fois le jeune homme à l'hôpital psychiatrique, devront déterminer si son discernement était aboli ou altéré au moment des faits. Une personne atteinte au moment des faits d'un trouble psychique ou neuropsychique qui a "aboli" son discernement ne sera pas considérée comme pénalement responsable. Si la justice constate que son discernement était seulement "altéré", la personne demeure punissable.

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