Millau : la maison Lavabre Cadet rachetée par Camille Fournet

  • Les ateliers de ganterie, situés avenue Jean-Jaurès, emploient cinq salariés, dont la responsable du site, Sandra Boussagol. Une sixième personne devrait embaucher dans les semaines à venir.
    Les ateliers de ganterie, situés avenue Jean-Jaurès, emploient cinq salariés, dont la responsable du site, Sandra Boussagol. Une sixième personne devrait embaucher dans les semaines à venir. Eva T
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Jérémy Beaubet

Economie. La maison Lavabre Cadet, petite ganterie millavoise preférée d'Yves Saint-Laurent, a été rachetée par la prestigieuse maison de bracelets de montre, Camille Fournet

Pour le commun des mortels, la maison Lavabre Cadet n’évoque pas forcément grand-chose. Et c’est un peu normal. Incarnant l’un des derniers exemples vivants de la ganterie d’excellence, cette petite société millavoise régale depuis des décennies les clients et créateurs de haute couture les plus prestigieux de la planète.

Fondés en 1946 et redynamisés de façon spectaculaire au début des années 2000 avec l’arrivée aux affaires de l’ancienne mannequin Maryvonne Beyer, les ateliers Lavabre Cadet sortent aujourd’hui de leur relative discrétion en officialisant leur rachat par la non moins prestigieuse maison de bracelets de montre, Camille Fournet. Forte de cette acquisition, la marque parisienne entend renforcer sa position dans la maroquinerie de luxe.

Elle imagine sortir dans l’année ses premières collections de gants confectionnés à Millau, lesquels seront en accord avec le style de sa propre maison. Révélée en fin de semaine dernière par Les Échos, l’information a été confirmée par Sandra Boussagol, la responsable locale des ateliers qui emploient à ce jour cinqpersonnes, dont le coupeur Jean- Marc Lavaur et la couturière prototypiste Françoise Fabre, tous deux lauréats du prix de la Fondation Bettencourt.

Première collection en 2014

D’après nos informations, ce rachat ne devrait rien changer au quotidien de la ganterie à laquelle certains employés sont dévoués corps et âme depuis des années, voire des décennies. Si les décisions sont désormais prises depuis Paris, ces architectes de la main vont continuer d’œuvrer dans la magnifique demeure qui fut érigée au XVIIIe, le long de l’avenue Jean-Jaurès. Et perpétuer ainsi une tradition vendue à prix d’or, à savoir celle des gants produits «sur-mesure».

"On dispose d’outils de coupe et de couture qu’on ne trouve quasiment nulle part ailleurs. C’est aussi ça notre marque de fabrique", confie Jean-Marc Lavaur, réjoui par ce "souffle nouveau" qui augure "de belles perspectives d’avenir". Pour la première collection de gants griffée Camille Fournet, les ateliers Lavabre Cadet resteront fidèles à "la mégisserie Alric qui nous a toujours fourni le summum des peaux d’agneau et de chevreau". Deux matières nobles que la ganterie millavoise sait parfaitement sublimer, et que l’on pourrait retrouver en vitrine, dès cette année, à côté de modèles conçus avec des peaux plus exotiques, comme celles de python ou d’alligator.

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