Ski Half-pipe : Kévin Rolland "dans une autre dimension"

  • Kevin Rolland a remporté une médaille de bronze à Sotchi en half-pipe, discipline présentée pour la première fois aux Jeux.
    Kevin Rolland a remporté une médaille de bronze à Sotchi en half-pipe, discipline présentée pour la première fois aux Jeux. AFP
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    Ski Half-pipe : Kévin Rolland "dans une autre dimension" AFP
Publié le , mis à jour
Victor Guilloteau

Half-pipe. Médaillé de bronze à Sotchi, Kévin Rolland est de retour en France. Le rider, aux attaches millavoises - son père vit à Meyrueis, ses grands-parents paternels et son oncle à Millau-, entame une tournée médiatique. Entretien.

Médaillé de bronze à Sotchi, Kévin Rolland est de retour en France. Le rider, aux attaches millavoises - son père vit à Meyrueis, ses grands-parents paternels et son oncle à Millau-, entame une tournée médiatique. Entretien.

Avec cette première médaille olympique française en ski half-pipe, considérez-vous être entré dans l’histoire ?

Cette médaille est effectivement très spéciale. Ma discipline était présente pour la première fois aux Jeux. C’était un jour particulier (son run en vidéo) et je suis fier que cette médaille soit gravée dans l’histoire du sport français. Bien sûr, lorsque j’ai débuté, je vibrais avant tout pour les XGames. Mais les Jeux restent les Jeux. Les fédérations et les athlètes se sont suffisamment battus pour que l’on soit présent. Ça va rester dans ma tête toute ma vie.

Sur le podium, lors de la remise des médailles, on vous a vu euphorique. Êtes-vous toujours sur votre «petit nuage»?

J’ai voulu savourer... Mais bizarrement, je me sens justement plutôt calme. Jereste très lucide par rapport à tout ça. Aujourd’hui ça y est, je sais que je l’ai. Je n’ai pas trop plané. Mais c’est certain que le retour en France a été très spécial. Je ne me rendais pas compte de l’impact que cette médaille pouvait avoir. Les gens vous reconnaissent, le public est très présent. Il y a aussi un engouement médiatique exceptionnel. Je débute une tournée médias dont je n’ai pas vraiment l’habitude... J’ai l’impression de basculer dans une autre dimension.

N’est-ce pas l’occasion rêvée de populariser votre discipline?

Je vois les choses de cette façon. Désormais, je vais avoir la parole. Jesuis un vrai militant des sports extrêmes et je veux croire que j’ai réussi à faire un peu avancer les choses. Je pense qu’en France, on manque un peu de culture. Aux États-Unis, on emploie les grands moyens sur des événements comme les XGames. Chez nous, le ski half-pipe est beaucoup plus confidentiel. J’espère que les choses vont changer. Je veux me bouger pour faire comprendre aux gens à quel point ma discipline peut compter. Je veux la démocratiser. Je crois d’ailleurs que le public a pu vibrer devant sa télé. On pratique un sport qui passe pas mal.

Ski Half-pipe : Kévin Rolland "dans une autre dimension"
Ski Half-pipe : Kévin Rolland "dans une autre dimension" AFP

Justement, avez-vous revu votre run ?

Oui, et je n’en reviens toujours pas d’être parti dans des conditions aussi catastrophiques. C’était vraiment compliqué pour moi. Je n’avais jamais vu des flocons aussi gros !

Après la finale, vous expliquiez être un peu frustré en raison des conditions météos... Est-ce toujours le cas ?

Oui! Je suis franchement frustré de la façon dont cela s’est passé. En montrant seulement 50% de ce que je savais faire, je n’ai pas pu réaliser ce pour quoi je m’étais entraîné. Je savais que je pouvais rivaliser avec les meilleurs. J’avais le run pour l’or. Mais dans des conditions aussi horribles, je n’ai pas eu la possibilité de faire mieux.

Au-delà de votre performance individuelle, que retiendrez-vous de vos premiers Jeux olympiques ?

Ce qui m’a marqué, c’est d’être au beau milieu d’un grand moment collectif. C’est un univers complètement à part. On côtoie les skieurs de fond, les skieurs alpins, on discute avec d’autres athlètes français. Le village olympique créé une énergie folle. J’avais vraiment le sentiment de représenter mon pays, je me sentais investi. Contrairement à d’autres compétitions où l’on ne représente que nos sponsors...

Les médaillés olympiques ont souvent le privilège d’être reçu à l’Élysée... C’est un moment que vous attendez ?

Je n’y ai pas trop réfléchi. Je ne sais pas encore si une réception aura lieu. Ce qui est nouveau, c’est que j’ai reçu les félicitations du secrétariat du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le perchiste Renaud Lavillenie m’a également appelé. C’était deux jours après son record, ça m’a beaucoup touché.

Et cette médaille, savez-vous où elle va aller ?

Je crois qu’elle va trouver sa place chez moi, à La Plagne. Je pensais aussi la mettre dans le salon de coiffure de ma grand-mère, mais je crains qu’elle ne soit pas totalement en sécurité (rires) !

Va-t-on vous voir à Millau dans les mois à venir ?

Je ne sais pas exactement quand je vais revenir en Aveyron. Pas avant le mois d’avril, car j’ai une saison de ski à finir. Mais j’ai tout de même envie de partager ça avec mes proches. Mon père vit à Meyrueis, mais mes grands-parents paternels et mon oncle sont toujours à Millau.

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