Fermes incendiées : un agriculteur passe aux aveux

  • Un feu impressionnant à Gages.
    Un feu impressionnant à Gages. Illustration CP
Publié le , mis à jour
Charles Leduc

Gages et Bozouls. Mardi, un exploitant agricole bozoulais a avoué avoir mis volontairement le feu à sa ferme, le 5 avril, après avoir incendié, la veille, le bâtiment d’un autre agriculteur. 

Deux incendies en deux jours. Au petit matin du 4 avril, un hangar rempli de plusieurs centaines de tonnes de fourrage part en fumée à Gages-le-Haut ; un incendie qui avait d’emblée semblé criminel, car un voisin avait notamment été intrigué par le passage d’une voiture sur les lieux, au même moment. Le lendemain, en milieu de matinée, c’est cette fois au lieu-dit Aboul, à Bozouls, qu’un feu réduit en cendres un bâtiment agricole et cause la mort d’une quinzaine de chèvres.

Au regard de ces deux faits divers, d’aucuns avaient alors pensé qu’un incendiaire s’en prenait aux fermes de ce coin d’Aveyron. Depuis, l’énigme de ces sinistres a visiblement trouvé son épilogue. À l’issue de leur enquête, les gendarmes ont interpellé l’exploitant agricole de la seconde ferme incendiée. Et celui-ci, âgé de 35 ans, est passé aux aveux mardi, lors de sa garde à vue. L’agriculteur bozoulais a reconnu avoir mis le feu au stock de fourrage à Gages avant de détruire par les flammes sa propre bergerie d’Aboul.

Une affaire sur fond de difficultés financières et de mensonges

Pour expliquer son geste aux enquêteurs, il a indiqué qu’il était confronté à d’importantes difficultés financières et qu’il ne s’en sortait plus. Il apparaît également que le mis en cause mentait à son entourage, exagérant notamment le nombre de chèvres que comptait son cheptel. Espérant certainement être indemnisé par sa compagnie d’assurance après l’incendie de sa ferme, il aurait alors échafaudé un scénario selon lequel un incendiaire sévissait dans la région. Voilà pourquoi il aurait d’abord mis le feu au hangar de Gages-le-Haut.

Son stratagème mis au jour, le trentenaire a été mis en examen pour une tentative d’escroquerie aux assurances, l’incendie de l’exploitation de Gages, un acte de cruauté envers ses propres animaux et une fraude aux aides agricoles. Ce dossier se trouve aujourd’hui entre les mains du magistrat instructeur de Rodez. Quant à l’agriculteur bozoulais, il est placé sous contrôle judiciaire, en attendant de rendre des comptes à la justice.

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