Surpopulation carcérale en Aveyron : "le modèle va voler en éclats"

  • Si les craintes des surveillants pénitentiaires se vérifient, les cellules modèles de la maison d’arrêt de Druelle ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir.
    Si les craintes des surveillants pénitentiaires se vérifient, les cellules modèles de la maison d’arrêt de Druelle ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir. Archives JAT
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Rachid Benarab

Justice. Une commande de 30 lits supplémentaires, passée lundi dernier par l’administration pénitentiaire, a mis le feu aux poudres chez les surveillants de la maison d’arrêt qui promettent des actions.

Le nombre d’incarcération explose et bat des nouveaux records en France où d’après les derniers chiffres, il y aurait un déficit de 11 000 places. Pas de raison donc que Rodez échappe au phénomène de surpopulation carcérale. Déjà mobilisés une première fois en septembre dernier, quelques semaines après l’inauguration de la maison d’arrêt de Druelle, pour s’élever contre ce risque, les surveillants pénitentiaires tirent une nouvelle fois le signal d’alarme.

Mais si en septembre leurs inquiétudes n’avaient été étayées que par des rumeurs et des bruits de couloir, rapidement démentis par l’administration pénitentiaire, il semblerait, cette fois, que la menace soit plus précise. Un danger qui a pris l’apparence d’un simple bon de commande. "Notre administration vient de passer une commande pour 30 lits supplémentaires", explique Estelle Augusto, une surveillante pénitentiaire de Druelle.

L’administration pénitentiaire assume

"Cette fois, la décision d’augmenter d’un tiers les effectifs de détenus de la maison d’arrêt de Rodez a clairement été prise", analyse celle qui est également la nouvelle secrétaire locale du syndicat Ufap-Unsa justice. "Lors de l’inauguration, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait parlé d’une prison à dimension humaine. Un modèle, une vitrine au regard de l’Europe. Mais si nos craintes se vérifient, le modèle devrait rapidement voler en éclats", prédit-elle.

D’une capacité de 90 places, plus 10 places en semi-liberté, la maison d’arrêt de Druelle héberge à ce jour 87 détenus. "Avec ces 30 lits supplémentaires, la capacité d’accueil sera portée à 120 détenus. Et cela bien sûr, sans pousser les murs ni augmenter le personne", s’emporte la représentante du personnel. La Direction interrégionale de l’administration pénitentiaire confirme les craintes des surveillants et assume cette décision.

"On n'a pas le choix"

"La France est confrontée à un gros problème de suremcombrement carcéral. Rodez est l’unique maison d’arrêt du pays qui tourne avec sa capacité prévue. Nous avons donc décidé de l’augmenter de 20%, soit de passer de 100 à 120 lits. On n’a pas le choix", analyse un membre de la direction interrégionale.

Quant à savoir si ce chiffre pourrait encore être revu à la hausse, la réponse bien que vague, est plutôt inquiétante pour l’avenir: "Pas dans l’immédiat". Pour mémoire, il y avait 57 surveillants à l’ouverture, ils ne sont plus que 55 aujourd’hui. Et d’après la syndicaliste et l’administration pénitentiaire, l’heure ne serait pas vraiment au recrutement.

Ben décidés à "ne pas laisser faire sans rien faire", les gardiens, qui ont une nouvelle fois reçu le soutien d’une grande partie des détenus, promettent d’empêcher la livraison des lits qui devraient arriver très prochainement.

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