Viaduc de Millau : voyage au cœur de la plus haute pile du monde

C’est nouveau, et c’est à tester. Depuis le début du mois d'avril 2014, le viaduc de Millau propose une visite guidée de sa célèbre et monumentale P2 : la plus haute pile du monde (343 mètres jusqu'au sommet). Une découverte d’environ 45 minutes qui est proposée quotidiennement.

Après avoir déboursé 16€, les visiteurs sont invités à suivre leur guide jusqu'aux entrailles de la bête. "La partie inférieure du viaduc, c’est la pile. Et elle est réalisée en béton. Au-dessus, c’est le pilier. Et il est métallique", débute Elisa.  

Une échelle métallique; pas d’ascenseur

Bouche bée devant ce colosse de 245 mètres de hauteur (jusqu'au tablier), qui compte parmi les monuments les plus photographiés au monde, les curieux attendent que leur guide ouvre la porte de la pile dont l'emprise au sol équivaut à la surface d'un terrain de tennis. Une fois à l'intérieur, Elisa livre quelques informations: "Le rythme du chantier de la pile, c’était quatre mètres tous les trois jours (à multiplier par autant de piles que compte l’ouvrage: sept).

Frais et sombre 

Maillon essentiel de l'A75 qui a vu défiler près de 5 millions de véhicules en 2013, le viaduc de Millau est également "contrôlé seconde après seconde grâce à 300 capteurs" et notamment des inclinomètres dissimulés dans le sol, capables de mesurer les tassements et les mouvements du viaduc qui ne s'est stabilisé "qu' au bout de deux ans", précise-t-elle.

Il fait frais, sombre. Les paroles de la guide retentissent... et s’éternisent. C’est l’écho de sa voix. "Il se perpétue de 16 à 17 secondes", précise la jeune femme qui douche bientôt les derniers espoirs de visiteurs impatients d'atteindre le sommet. "Pour monter tout en haut du viaduc, deux heures sont nécessaires. Tout le monde pense qu’il y a un ascenseur. Or, il n’y en a pas", clarifie d'emblée la jeune femme qui porte bientôt le coup de grâce : "Seuls les techniciens de la société sont habilités à emprunter ce long chemin".

Au ras des pâquerettes 

"Parfois, les gens sont déçus", ne peut que reconnaître une guide. Mais, outre l’absence d’ascenseur pour grimper dans la pile, il est avant tout "question de sécurité". "Cette visite est avant tout culturelle, pas sportive." 

Enfin, si la visite de la pile P2 ne se fait finalement qu'au ras des pâquerettes, une autre n'est pas prête de voir le jour : celle de l’intérieur du tablier du viaduc de Millau, que les techniciens ont l’habitude d’emprunter. Là encore, des raisons de sécurité sont invoquées. Bien sûr, quelques rares privilégiés peuvent y avoir accès, mais comme le précise la guide du viaduc de Millau, "pour les VIP, même en petit nombre, c’est très encadré".