Le contrôle d'identité dégénère : trois Aveyronnais condamnés

  • Le contrôle d'identité dégénère : trois Aveyronnais condamnés
    Le contrôle d'identité dégénère : trois Aveyronnais condamnés
Publié le
Phillipe Routhe

Tribunal. Trois jeunes Saint-Affricains ont été condamnés, mercredi, pour des faits qui se sont produits en fin de semaine dernière dans le sud Aveyron.

La présidente du tribunal, Blandine Arrial, avait devant elle, mercredi après-midi, trois jeunes Saint-Affricains. Deux entravés et un qui se présentait libre. Aucun d’entre eux n’avait pour ainsi dire un profil bien menaçant. Seulement voilà, leur soirée a tourné au vinaigre, jeudi dernier, avec les gendarmes de la ville. À quatre heures du matin, après une soirée bien arrosée, ils sont sortis "décompresser", comme dit un des prévenus.

Et trois jeunes ivres, ça gueule et ça fait un peu n’importe quoi. D’un camion de déménageur qui passait par là, le chauffeur a signalé à des gendarmes en patrouille la présence de gars qui mettent la pagaille. Les militaires se sont rapprochés. Un vomissant et les autres titubant. Et c’est au moment du contrôle d’identité que tout a dérapé.

Première plainte en 22 ans de carrière

Injures, outrages, menaces de mort et violences (un coup de pied) ont été retenus à l’encontre des trois jeunes. Aux juges, les prévenus ont dit avoir voulu "défendre" le plus saoul de la bande. Le concerné explique : "On me contrôle tout le temps. En l’occurrence, ce soir-là, c’était justifié. Mais les autres fois, je ne comprends pas...".

Le procureur Bernard Salvador, qui a attentivement écouté les débats, décide alors de mitrailler les gendarmes de questions pour mettre en évidence le caractère "intolérable"de ces actes. Un des gendarmes explique même que c’est la première fois, en 22 ans de carrière, qu’il dépose plainte. "Je veux marquer le coup", affirme-t-il. Avec son équipier, ils disent toutefois ne jamais s’être sentis menacés ce soir-là. Il n’empêche. Le procureur était très remonté. "Ce n’est pas par pure fantaisie que nous les avons fait déférer. (...) Ils s’enlisent dans une délinquance de violences, il faut marquer le coup."

Pas de mandat de dépôt 

Pour deux d’entre eux, il requiert six mois de prison dont quatre ferme avec mandat de dépôt à la clé, et six mois de prison dont deux ferme pour le troisième. Des peines lourdes que les avocates de la défense, Mes Montels et Boulet ont tenté d’alléger. "Il faut redonner une juste dimension à ce dossier. J’ai l’impression que le procureur est plus choqué que les gendarmes dans ce qu’il s’est passé", a plaidé la première. Sa consœur a, elle, mis en avant la dynamique positive dans laquelle s’inscrivent leurs clients, par le biais des formations diplômantes.

Les juges les ont finalement condamnés tous les trois à six mois de prison dont trois avec sursis, à dédommager les deux gendarmes à hauteur de 150€ chacun ainsi que le propriétaire d’une voiture, victime collatérale de cette soirée, dont la vitre a volé en éclats. Mais aucun mandat de dépôt n’a été décidé. Le coup est passé près.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?