Un procès et un concert de soutien pour Victor

  • Le jeune technicien éclairagiste de 22 ans (qui agite ici un drapeau) devait être appelé à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, le mardi 1er juillet.
    Le jeune technicien éclairagiste de 22 ans (qui agite ici un drapeau) devait être appelé à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, le mardi 1er juillet. Joël Born
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Joël Born

Justice. L’intermittent interpellé lors de la manif du 30 mai devait être jugé le 1er juillet. Son procés est fianlement reporté au 16 septembre. 

Victor Pollet-Villard n’a rien d’un colosse. Ni d’un voyou. Ce jeune technicien éclairagiste de 22 ans, qui vit à Saint-Beauzély, s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Pris par la patrouille, en l’occurrence celle des CRS, il a été interpellé, de façon assez musclée, pour sa première manif, à l’occasion de la venue du Président de la République, lors de l’inauguration du musée Soulages, le 30 mai dernier.

Placé en garde à vue, une bonne partie de la journée, il fut libéré en fin d’après-midi, après que ses «camarades» intermittents aient fait le siège du commissariat de police et «menacé» de porter l’affaire au niveau national. Un signe supplémentaire de la vive tension qui règne, depuis plusieurs semaines, entre les gens du spectacle et les membres du gouvernement.

Ce jour-là, on aurait pu imaginer que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, présente aux côtés de François Hollande, vienne à la rencontre des intermittents aveyronnais, pour amorcer, avec eux le dialogue. Et désamorcer, par la même occasion, la colère qui ne cesse de monter. En guise de dialogue, Victor et les autres se sont heurtés à un mur de boucliers et de casques de CRS.

Lettre ouverte à François Hollande

Une situation que l’un des manifestants ruthénois, père de cinq enfants et plusieurs fois grand-père dénonce sévèrement dans une lettre ouverte à François Hollande, relayée par Médiapart. "Tant de personnes vous entourent dans ces circonstances que vous apparaissez comme coupé du citoyen... peut-on y lire notamment. Avez-vous peur à ce point que vous ne pouvez plus rencontrer ce peuple de gauche qui vous a élu..." Le constat est amer, acide. Aussi irritant que les gaz des bombes lacrymogènes qui furent déversées sur la manifestation ruthénoise. 

Victor nie les faits

Dans un premier temps, Victor devait être appelé à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, le mardi 1er juillet. Son procès a finalement été repoussé au 16 septembre. "Ils ont dû réfléchir qu’ils avaient fait une connerie dans le choix de la date, à la veille des festivals et le jour de la mise en application de la réforme", ironise Benoît Sanchez. Accusé d’avoir frappé deux CRS, qui ont porté plainte pour coups et blessures, dont un avec une ITT de moins de huit jours, Victor nie les faits, crie à l’incompréhension et à l’injustice.

"S’il n’y avait eu que la mise à l’écart, cela n’aurait pas été trop grave. Ce qui m’a le plus surpris, c’est ma garde à vue de six heures et les deux plaintes déposées. Heureusement, depuis, j’ai été très bien entouré, ce qui m’a permis d’évacuer", témoigne le jeune homme. Hasard du calendrier, l’éclairagiste de Saint-Beauzély rencontrera l’avocat, maître Julien Brel, qui soutient le collectif régional des intermittents, mardi 1er juillet. Et un concert de soutien est déjà programmé par le collectif aveyronnais des intermittents du spectacle, le 16 septembre, date du procès de Victor Pollet-Villard.

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