Rodez : la place des Rutènes sous (très) bonne garde

Mise en avant comme une réussite architecturale et populaire au même titre que la promenade qui la relie à la place d’Armes, l’esplanade des Rutènes a vocation à devenir «le» lieu de rendez-vous des fêtes et des rassemblements ruthénois.

Déjà, lors de la réalisation de cet espace de 3000 m², la Ville soulignait régulièrement le caractère festif du futur lieu. On a même pris soin de prévoir de hauts lampadaires inclinés à 15° pour qu’ils puissent éclairer l’esplanade sans empiéter dessus. Preuve que l’endroit a été imaginé pour accueillir de grandes manifestations, ses concepteurs ont même évité de marquer la différence de niveaux entre l’esplanade, le parvis de la salle des fêtes et la route qui les séparent. Afin qu’en cas de besoins (concerts, festivals…) ces trois infrastructures présentent un ensemble harmonieux.

Préserver le dallage 

C’est d’ailleurs dans cette configuration que se déroulera l’Estivada version 2014. Un rendez-vous occitan qui devrait, si la météo le permet, drainer des milliers de spectateurs les 23, 24, 25 et 26 juillet. Pour autant, avant de donner le clap de départ, les organisateurs devront tout d’abord déployer un trésor d’ingéniosité pour assembler les infrastructures, comme la grande scène et le village occitan. Une opération certes un peu technique mais que les spécialistes de l’Estivada maîtrisent parfaitement bien. Sauf que cette fois, ils devront y réfléchir à deux fois car la municipalité a interdit l’utilisation d’engin à moteur, type élévateur, sur l’esplanade. Elle a même pris un arrêté pour faire respecter cette interdiction.

"Traces de pneus"

"Ça va être très, très compliqué de faire sans, estime Denis Chadeuil, le chargé de communication du festival. Notre équipe technique s’est penchée sur le problème, mais elle n’a pas encore trouvé la solution. Sans engins de levage à moteur, cela va être difficile", ajoute-t-il un brin désabusé. De quoi s’interroger sur les motivations de cette interdiction. Y aurait-il un risque d’effondrement (l’esplanade des Rutènes recouvre le parking souterrain du foirail)? Visiblement non. Car à travers cette interdiction, le maire Christian Teyssèdre, souhaite tout simplement préserver le dallage de toutes "traces de pneus".

Aligot-saucisses interdits

Interrogé sur le sujet, l’édile a précisé que l’interdiction valait aussi pour la place d’Armes. "Ces deux places sont toutes neuves. Il est hors de question de les souiller ou de les abîmer avec des traces de pneu ou de nourriture. Il n’y aura donc pas non plus de stands de restauration sur ces places. Partout ailleurs en ville je veux bien, mais pas question de le faire place d’Armes ou esplanade des Rutènes." Cela a le mérite d’être clair. Pas sûr, en revanche, qu’au plus fort de la fête les festivaliers continuent de respecter ces interdits… inédits.