Tempête dans l'Ouest-Aveyron : les habitants de Marmont n’ont pas oublié

  • Le 27 juillet 2013, la tempête faisait d'énormes dégâts dans l'Ouest-Aveyron.
    Le 27 juillet 2013, la tempête faisait d'énormes dégâts dans l'Ouest-Aveyron. Laure Lucadou
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Récit. Tout prêt du cœur de la tempête qui a balayé une partie de l’Ouest-Aveyron le 27 juillet 2013, le village de Marmont a subi de très gros dégâts. Aujourd’hui encore, les habitants du bourg restent sous le choc.

Des vents approchant les 150 km/h, de la grêle, des orages, 16 000 foyers privés d'électricités, 220 sapeurs-pompiers et autant de techniciens ERDF sur le pont pendant plusieurs jours. Il y a un an, le 27 juillet 2013, une "mini-tornade" s’étirant sur à peine plus de dix kilomètres, causait d'énormes dégâts dans l'Ouest-Aveyron. Au cœur de la tempête ce jour là, les habitants du village de Marmont se souviennent. 

"Jamais je n’ai vécu une chose aussi difficile"

Des bâches bleues recouvrent toujours des toitures, d’autres habitations ont encore des ardoises brisées par la grêle. Si la plupart des toits ont cependant été refaits à neuf après la tempête, certaines plaies restent, elles, grandes ouvertes dans l’esprit des habitants de Marmont. "Comment peut-on oublier ce qui s’est passé ? Jamais je n’ai vécu une chose aussi difficile", lance d’emblée Lydia Panchèvre qui, le jour de la tempête, préparait avec des voisins le repas annuel du village. 

Le soir du samedi 27 juillet, une partie des habitants se retrouve autour de son église."Peu après 18h30, nous avons vu s’accumuler de lourds nuages noirs à l’horizon, du côté de Morlhon, se souvient la quinquagénaire. Fort heureusement, nous avons décidé de nous mettre à l’abri juste à temps."

Et soudain, le noir le plus complet

Une poignée de minutes plus tard, les bourrasques de vents soufflant jusqu’à 150 km/h, la pluie, la grêle se sont abattus avec une violence inhabituelle sur une bande de quelques kilomètres de long. "Et soudain, ce fut le noir le plus complet". Véronique Thourou et son compagnon ont alors trouvé refuge dans leur voiture. "Je me suis recroquevillée, et nous avons attendu que l’orage se calme. Mais il devenait plus violent de minutes en minutes. J’ai cru que la grêle allait fendre le pare-brise".

Véronique Thourou et son compagnon pensent alors à leurs deux enfants restés à la maison, à quelques centaines de mètres de là au bout du village. Ils profitent d’une accalmie pour rejoindre leur habitation en coupant à travers champs. De nombreuses branches et des troncs d’arbres leur barraient la route. Ils découvrent leurs deux fils de 13 et 16 ans qui avaient trouvés refuge dans la cave. "Le plus jeune a encore peur aujourd’hui quand il y a un gros orage", glisse la mère de famille. Auparavant, face à la maison de Véronique Thourou, s’élevait une forêt de peupliers. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un champ d’herbes hautes. "Tout a disparu, ça fait mal au cœur mais nous avons été obligés de tout couper."

"Apocalypse"

Le soir de la tempête, une solidarité, que les habitants interrogés qualifient "d’exemplaire" s’est alors mise en place. De nombreux agriculteurs ont utilisé leurs engins pour dégager les routes avant l’arrivée des secours, des habitants de Marmont armés de tronçonneuses ont paré au plus pressé. Le dimanche, au lendemain de la tempête, Marmont se réveille avec une vision "d’apocalypse", que ses habitants mettront plusieurs semaines à effacer. Mais si "une partie des dégâts matériels est réparée jamais, dans nos têtes, nous ne pourrons oublier cette soirée. J’ai cru tout perdre ce jour-là", finit par lâcher un jeune retraité, vivant depuis près de 40 ans dans le village.

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