Experience my France : une offre touristique inédite en Aveyron

  • Véronique et Christian Hery, devant leur maison baraquevilloise.
    Véronique et Christian Hery, devant leur maison baraquevilloise. Lola Cros / CP
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Lola Cros

Tourisme. Véronique Hery, Aveyronnaise « pure souche », partage sa vie entre Baraqueville et les Rocheuses canadiennes. Avec son mari Christian, elle est à la tête d’une entreprise touristique inédite.

Son activité... "C’est une idée novatrice, basée sur plein de choses qui existent déjà" résume Véronique Hery, le plus simplement du monde.

Du monde, parlons-en. Installés aux portes de Calgary, dans l’ouest canadien, et munis de leur double passeport, Véronique et Christian viennent de poser leurs valises. Dans leur petit nid mitoyen de l’église, lové au cœur de Baraqueville, les Hery passent l’été. Rarement seuls.

"Faire venir les anglophones en Aveyron"

Depuis deux ans, tous deux sont à la tête d’une petite entreprise des plus surprenantes, « Experience my France » (comprenez «Faites l’expérience de ma France»). Véronique, mère au foyer de l’autre côté de l’Atlantique, se pose ainsi en hôte et guide pour les touristes anglophones désireux de visiter les contrées les plus secrètes et les petits joyaux aveyronnais, bien loin des circuits touristiques classiques. "En invitant les touristes, nous voulons qu’ils se sentent comme à la maison. Contrairement aux gîtes ou autres chambres d’hôtes, toute la maison est accessible", commente-t-elle.

Tout comme les visites proposées, la genèse du projet a une saveur des plus personnelles. "En 2006, lorsque ma tante Henriette, qui m’a élevée, est décédée, j’ai reçu sa maison en héritage. Une maison dans laquelle j’ai grandi, j’ai plein de souvenirs, confie, émue, Véronique Hery. À ce moment-là, nous vivions depuis huit ans au Canada avec nos cinq enfants. Nous nous sommes alors demandés que faire de cette maison." Et de continuer : "Nous avons eu la chance de découvrir le Canada, donc nous avons voulu faire l’inverse : faire venir les anglophones en Aveyron"

S’en suivent quatre années de grands travaux dans cette maison des années trente, dans laquelle les meubles, témoins de l’histoire, sont restés intacts. Aux murs, trônent fièrement les aquarelles d’Henriette, véritable âme de la maison.

Au carrefour de l’Aveyron

"C’est un projet très difficile à mettre en place. Il fallait un lieu pour accueillir évidemment, mais surtout bien connaître la région, aussi bien une culture que l’autre, et être bilingue. C’est beaucoup de conditions" détaille la propriétaire. Ni particulièrement glamour, ni taxée d’un label touristique remarquable, s’installer à Baraqueville est un défi osé. Pourtant, les Hery ont un argument infaillible : "La maison est au carrefour parfait, entre Rodez, Albi et Millau. Au cœur de l’Aveyron". Et Véronique de préciser : "Ici, on mange, on dort et on prend la voiture. Tant pis s’il n’y a pas grand-chose à voir dans le village".

Le plus gros du défi étant, bien sûr, d’"accrocher les gens, de les faire venir". À ce sujet, le couple souligne l’importance de l’aéroport et les liaisons ferroviaires avec Toulouse, ainsi que le musée Soulages qui n’est qu’un argument supplémentaire.

Le mot d’ordre : sur-mesure

"Les gens qui viennent n’ont aucune idée de la France hors Paris, la Bourgogne, la Provence et les châteaux de la Loire" s’amuse Christian, qui tire les ficelles d’un marketing parfaitement maîtrisé (il travaille pour le gouvernement d’Alberta au Canada). "Nous voulions pousser la porte de l’Aveyron local, le vrai, à ces touristes". Véronique propose une base de séjour, totalement modulable par la suite.

De sept à dix jours en général, elle balade son petit groupe (d’une à six personnes environ) sur les routes les plus escarpées. Avec 140 kilomètres par jour au compteur en moyenne -"Ne vous inquiétez pas, ils ont l’habitude !", Véronique vadrouille de Sainte-Eulalie-de-Cernon à Estaing, en passant par la ferme familiale voisine. Et y trouve ses habitudes.

"Je ne cache pas le caractère subjectif de mes itinéraires. “Experience my France” prend tout son sens" s’amuse-t-elle dans un «franglais» naturel. "Certains clients savent parfaitement où ils veulent aller, mais la majorité se laisse porter et me fait entièrement confiance", explique la guide. Le séjour est proposé à 300 € par jour et par personne. "Tout compris, ajoutent-ils en chœur. Repas, essence, entrées au musée... Et ce, dès l’arrivée à l’aéroport !"

Garder un pied sur chaque continent

Friands d’anecdotes, les touristes sont rarement déçus par Véronique. Pipelette et joviale, rien ne l’arrête quand il s’agit de partager ses souvenirs. "Ce travail me permet de garder un pied sur chaque continent, de lier mes deux cultures et renforce mes racines aveyronnaises", complète-t-elle. Pour l’heure, Véronique reçoit trois à cinq groupes par saison, et espère se faire connaître davantage. Si la grosse partie de la communication passe par le web, le couple sillonne désormais le Canada anglophone pour participer à des salons consacrés au voyage. "Travailler en “masse”ne nous intéresse pas, nous préférons l’excellence" temporise Christian.

D’autant que chaque séjour nécessite une lourde préparation, fatigante qui plus est. Alors que deux couples de Canadiens viennent de quitter le nid baraquevillois, Véronique a, elle, déjà la tête aux prochains...

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