"Directive nitrates" : nouvelle manifestation à Toulouse

  • Les représentants départementaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA)ont tenté de pénétrer dans les locaux de la préfecture.
    Les représentants départementaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA)ont tenté de pénétrer dans les locaux de la préfecture. AFP
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Centre Presse Aveyron

Manifestation. Après Rodez mardi, la FNSEA a appelé les agriculteurs à manifester jeudi à Toulouse. En cause l'élargissement de la directive nitrates qui, selon eux, pénalise leur profession. 

Une centaine de responsables syndicaux agricoles du Sud-Ouest se sont rassemblés jeudi matin devant la préfecture de Midi-Pyrénées pour protester bruyamment contre l'élargissement de la "directive nitrate". Le rassemblement a réuni des responsables syndicaux des départements du bassin hydrographique Adour-Garonne, qui couvre schématiquement le quart Sud-Ouest, au moment où le préfet de région Midi-Pyrénées Pascal Mailhos, coordonnateur du bassin, présentait aux présidents des chambres d'agricultures concernées la nouvelle carte des zones dites vulnérables.

"Tour de chauffe"

"Ceci n'est qu'un tour de chauffe. Nous refusons en bloc ces nouvelles règles absurdes", a déclaré Christian Mazas, président de la FRSEA Midi-Pyrénées. A l'appel de M. Mazas, les manifestants, représentants départementaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), venus de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine et de la région Centre, ont tenté de pénétrer dans les locaux de la préfecture "pour aller chercher les présidents de chambre" et montrer qu'il "n'y a rien à négocier". Les forces de l'ordre, jusque là discrètes, ont protégé les entrées de la préfecture en aspergeant de gaz lacrymogènes les manifestants qui tentaient d'y pénétrer. Devant les portes fermées, ces derniers ont multiplié ensuite les concerts de bidons pour dénoncer "le dialogue de sourd bidon entre la profession agricole et l'État".

Traitement plus écologique

Fin juillet, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a annoncé que 3 800 communes supplémentaires seraient classées zones vulnérables aux nitrates, en plus des quelque 19 000 communes qui le sont déjà. Ce classement oblige les agriculteurs de ces communes à adopter un traitement plus écologique, notamment vis-à-vis des déjections animales, productrices de nitrates qui polluent l'eau. L'an dernier, la Cour de justice européenne avait condamné la France pour manquement à l'application de la "directive nitrates", mais sans prononcer de sanctions financières, ce qu'elle peut encore faire cette année.

Menace sur l'élevage

Réunis par le préfet de Midi-Pyrénées, les présidents des chambres d'agricultures ont écourté leur réunion avec ce dernier après avoir lu une motion soulignant que "les nouveaux critères conduisaient à une augmentation de plus de 80% du nombre des communes classées en zone vulnérable, ce qui fragilise fortement l'agriculture du bassin Adour Garonne et plus particulièrement son élevage". "Avec ce nouveau classement, c'est la moitié de nos élevages qui sont menacés", a pour sa part estimé Christian Fourcade, président de la FDSEA Hautes-Pyrénées.

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