Le ciel est tombé sur la tête des hébergeurs aveyronnais

  • Les campeurs, notamment, n’ont pas été à la fête cet été en Aveyron.
    Les campeurs, notamment, n’ont pas été à la fête cet été en Aveyron. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Rui Dos Santos

Tourisme. Le constat est quasi unanime : l’été aveyronnais a été gâché par le mauvais temps. Beaucoup ne sont pas venus, d’autres sont partis plus vite que prévu. 

Après la lambada ou la macarena, la météo a été le tube de l’été 2014. Elle n’a jamais été autant consultée et elle a surtout dicté le comportement des touristes durant les vacances. Un bilan définitif n’est certes pas encore possible car les chiffres d’août ne sont pas connus mais la tendance générale n’est pas bonne. Les commentaires des professionnels sont révélateurs. Morceaux choisis : "la météo est le premier moteur de réservation et donc d’annulation", "il est de plus en plus fréquent de louer une chambre sans repas du soir, ni petit-déjeuner", "2014 est un millésime très particulier car on ne sent pas les gens en vacances : ils sont soucieux, indécis, sans engouement"... Tour d’horizon en Aveyron avec les principaux hébergeurs.

  • Hôtellerie traditionnelle
     

Président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (hôtels, bars, restaurants, brasseries, bowlings et discothèques), comptant 600 adhérents sur les 1000 professionnels qui composent ce secteur d’activité, Philippe Panis est catégorique: "Un grand merci au musée Soulages !". Le professionnel olempien reconnaît ainsi que, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Rodez, "la fréquentation de l’établissement culturel ruthénois a permis de compenser le manque à gagner". Et de se réjouir que "ces visiteurs, qui ont un fort potentiel en matière de pouvoir d’achat, font du bien à l’ensemble de l’économie car ils consomment".

  • Hôtellerie de plein air
     

Président depuis un an de la Fédération départementale (70 campings et 80% de l’offre), gérant d’une société s’occupant de cinq campings aveyronnais, Philippe Champetier est direct: "C’est une saison qui oscille entre mauvais et médiocre !". Il apporte alors des éléments: "Le choix de la destination dépend beaucoup de la météo et force est de reconnaître qu’elle a été défavorable à la formule. Il y a eu aussi un retard à l’allumage lié à l’effet coupe du monde “à l’envers” car les Hollandais notamment sont restés chez eux, arrivant plus tard qu’avant. Sans oublier les raccourcissements de séjours".

  • CléVacances
     

Nouveau président aveyronnais de ce label, Alain Vaissière annonce "une baisse de la fréquentation entre 5% et 8%". Et le professionnel de Saint- Rome-de-Tarn de préciser:  "Ce n’est pas si mal car je pensais que les chiffres seraient plus proches de 30%! La situation est assez disparate en fonction des endroits". La moyenne des 165 gîtes labellisés CléVacances en Aveyron est de 13 semaines. Si les réservations anticipées ont été "identiques aux années précédentes", là où, selon Alain Vaissière, "le bât blesse, ce sont celles de dernière minute". Il conclut: "On doit s’adapter davantage, être plus réactifs, ne plus se con- tenter d’attendre. Ça ne suffit plus !".

  • Gîtes de France
     

Valérie Duchatelle a le sourire. La directrice des Gîtes de France avoue en effet que "l’été n’a pas été si mauvais que ça". Elle est d’ailleurs la seule à donner des chiffres complets au niveau de la fréquentation des gîtes ruraux, définis comme des bâtiments d’habitation destinés à l’hébergement touristique. Il en existe 400 en Aveyron bénéficiant de ce label. En août, "sur 11856 nuitées vendables, 9731 ont été vendues". Soit un taux de remplissage de 82% contre 80% l’année dernière.

En juillet, ce taux a été de 58% (7200 sur 12439) contre 57% un an plus tôt. Et Valérie Duchatelle de faire valoir un autre argument chiffré: depuis janvier, 3224 dossiers ont été traités par la centrale, pour un chiffre d’affaires légèrement supérieur à 1,5 M€. En 2013, pour la même période, 2924 contrats avaient été signés pour une enveloppe de 1,4 M€.

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