Rentrée : les Aveyronnais fin prêts

  • Quelque 45 000 jeunes Aveyronnais du premier au second degré (chiffres de la rentrée 2013) vont retrouver demain leur place en classe.
    Quelque 45 000 jeunes Aveyronnais du premier au second degré (chiffres de la rentrée 2013) vont retrouver demain leur place en classe. Archives Centre Presse
Publié le , mis à jour
Rachid Benarab

Éducation. Nouveau ministre, nouveaux rythmes scolaires, nouvelles activités, postes supprimés... Mardi 2 septembre, la rentrée des classes promet son lot de nouveautés. Du primaire au lycée, 45 000 jeunes Aveyronnais sont appelés à ne pas rater le rendez-vous.

Tout sauf sereine. La rentrée des classes qui s’annonce, devrait, cette année encore davantage, être haute en couleur. En effet, aux désormais habituels couacs et tensions de la rentrée - au moins 4 postes supprimés cette année - s’ajoutent un remaniement ministériel de dernière minute (Najat Vallaud-Belkacem a ravi le portefeuille de l’Éducation nationale à Benoit Hamon), mais aussi et surtout l’entrée en vigueur des nouveaux rythmes scolaires.

L’objectif ? Permettre aux écoliers de mieux apprendre en favorisant les apprentissages le matin avec désormais cinq matinées travaillées au lieu de 4 auparavant. Une bonne initiative à première vue. Sauf que selon ses détracteurs, cette réforme va engendrer de grosses dépenses, notamment pour proposer des activités périscolaires de qualité. Des frais que de nombreuses municipalités déclarent ne pas pouvoir supporter. A titre d'exemple, la commune de Rodez y investit cette année 300 000 euros...

Les syndicats d'enseignants sont inquiets

Du côté des syndicats enseignants, même si l’on se satisfait pleinement de la nature de cette réforme, on ne peut s’empêcher en même temps d’être "très préoccupés par les dysfonctionnements que sa mise en place va entraîner ici et là sur le terrain".
Les inquiétudes portent aussi sur les moyens accordés à l'éducation. "Pour la première fois, à la rentrée, nous ne sommes pas sûrs de trouver un enseignant devant chaque classe en Aveyron, déplore Valérie Tavernier du SNUipp-FSU 12. Malgré le changement de ministre, la situation en Aveyron n’a pas changé: il y a toujours un déficit d’enseignants. À aucun moment le budget de l’Éducation nationale n’a été adapté à la situation réelle et aux nombreuses spécificités du département. On va se retrouver en manque". Un comité technique spécial départemental doit se tenir jeudi "pour y voir plus clair".

Rythmes scolaires: bonne ou mauvaise surprise?

Si environ 30% des communes concernées par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires ont anticipé en proposant, dès la rentrée 2013 de nouvelles activités périscolaires, la majorité des municipalités aveyronnaises a attendu le dernier moment pour le faire. Pour de nombreux écoliers aveyronnais (et leurs parents) ça sera donc la grande surprise de la rentrée 2014. Reste à savoir si elle sera bonne ou mauvaise. Car, si tous les maires aveyronnais, en bons républicains et convaincus de son bien fondé, ne sont pas farouchement opposés à la mise en place d’une telle réforme, ils sont quelques-uns, toutefois, à avoir ouvertement fait savoir, que, faute de moyens, ils se contenteront d’assurer le minimum, soit uniquement la garde des écoliers l’après-midi.

Des aides pour compenser

Maire de Curan et président de l’Association des maires de l’Aveyron (ADM), Jean-Louis Grimal reconnait "qu’une grande majorité des communes concernées est fin prête. Dans certaines villes du département les nouveaux rythmes scolaires avaient déjà été testés l’an dernier. Enfin, pour une minorité de communes c’est le strict minimum qui est prévu, à savoir, un service de garderie..." Et il note toutefois que "certains élus ne sont pas très enthousiastes à l’idée de mettre en place une mesure qui risque de grever leur budget ."A cet effet, cette année et l’an prochain, pour compenser, les communes  recevront une aide annuelle de l’État de 50euros par an et par enfant scolarisé. Une Dotation de solidarité urbaine (DSU) et rurale (DSR) de 40euros sera également versée aux communes les plus en difficulté. La Caf contribuera à hauteur de 54euros par an et par enfant. Enfin, chaque maire est libre de demander ou non une contribution aux familles.
 

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