Victor, un intermittent à la barre du tribunal de Rodez

  • Victor, lors de la manifestation. Quelques minutes avant son interpellation.
    Victor, lors de la manifestation. Quelques minutes avant son interpellation. Joel Born / Centre presse Aveyron
Publié le , mis à jour
Joël Born

Procès. Jeune technicien lumière, intermittent du spectacle de 22 ans, Victor Pollet-Villard est convoqué devant la justice pour des faits de violence sur deux personnes dépositaires de l’autorité publique. Les faits s’étaient déroulés le jour de la venue de Francois Hollande pour l'inauguration du musée Soulages.

Après le procès du « groupe qui te dit où est la police en Aveyron », la semaine dernière, c’est, cette fois, l’intermittence qui sera à la barre du tribunal de grande instance de Rodez, ce mardi. Et qui devrait attirer, une fois de plus, le regard des médias nationaux.

Victor Pollet-Villard, jeune technicien lumière intermittent du spectacle du Sud Aveyron de 22 ans, est convoqué devant les juges pour répondre de violences sur deux personnes dépositaires de l’autorité publique, suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours, dans un cas, sans incapacité dans l’autre. Les plaignants, deux CRS qui assuraient la sécurité du président de la République, François Hollande, lors de la journée inaugurale du musée Soulages, le 30 mai dernier.

Une bousculade et une garde à vue

L’interpellation et la garde à vue du jeune Victor avaient fait suite à une bousculade entre les forces de l’ordre et les manifestants, principalement des intermittents, dans le haut de l’avenue Victor-Hugo. Alors que le cortège des manifestants tentait de forcer le barrage policier en s’infiltrant dans une brèche, Victor Pollet-Villard s’était retrouvé plaqué au sol par les CRS, avant d’être conduit au commissariat de police, où il avait été entendu pendant plusieurs heures, avant d’être libéré en fin d’après-midi, l’affaire provoquant quelques tensions supplémentaires.

Le procès devait initialement avoir lieu le 1er juillet dernier. Hasard du calendrier ou grosse maladresse de l’autorité publique, ce jour-là devait intervenir la mise en application de la nouvelle convention sur le régime spécifique des artistes et des techniciens intermittents du spectacle.

Vers un nouveau report du procès

Le procès a donc été reporté une première fois. Victor Pollet-Villard devait être défendu ce mardi par maître Julien Brel, du barreau de Toulouse, un avocat (nous n’irons pas jusqu’à écrire qu’il connaît bien la chanson...) spécialisé dans la répression sociale. En son absence, le jeune prévenu aveyronnais, qui sera accompagné par une dizaine d’intermittents aveyronnais, va demander un nouveau report du procès. Pour les intermittents aveyronnais, la ligne de défense reste la même et se résume à cette interrogation. "Comment un jeune de 50 kg peut blesser deux CRS de 90 kg ?"

Le discours de Benoît Sanchez, l’un des porte-parole aveyronnais des intermittents n’a pas varié. "On continue à dénoncer la répression et la chasse aux pauvres, assène-t-il. On précarise les gens, on les contrôle de plus en plus, alors que les fraudeurs on sait très bien où ils sont.Ce n’est pas en stigmatisant les plus faibles qu’on fera avancer les choses." Et alors que de nouvelles tables rondes sur la question de l’intermittence sont prochainement programmées avec la nouvelle ministre de la Culture Fleur Pellerin, Benoît Sanchez rappelle que le nouveau protocole sur le régime d’assurance chômage sera effectif le 1er octobre. 

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