La grêle met en péril l’avenir du vignoble d’Estaing

  • Karine Scudier, œnologue, peut faire
la moue : les dégâts sont considérables.
    Karine Scudier, œnologue, peut faire la moue : les dégâts sont considérables. OC
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Olivier Courtil

Viticulture. Les grêlons tombés samedi soir sur les coteaux de Coubisou, Estaing et Sébrazac, mettent à mal la récolte alors que les vendanges devaient débuter la semaine prochaine. 

C’est aux alentours de 21h30 samedi dernier que les grêlons se sont abattus sur les communes de Coubisou, Estaing, Sébrazac, en plein cœur de l’appellation du vin d’Estaing. "C’est le pire du pire à une semaine de la récolte", confiait Karine Scudier, maître chai de la cave, partie constater les dégâts avec une poignée de viticulteurs.

D’autant que le beau temps de septembre laissait augurer une récolte fructueuse… "C’est démoralisant pour les vignerons qui se battent depuis trois ans", -obtention de l’AOP à la clef- et qui ont déjà dû faire face à plusieurs épisodes de grêle comme en juillet dernier, alors sans conséquence.

Le risque de mettre la clef sous la porte

Bottes aux pieds et carnet à la main, l’état des lieux sur le terrain n’est guère rassurant. "On est pessimiste. L’enjeu de la cave est dessus, avec le risque de mettre la clef sous la porte", lâchait Frédéric Maurel, avant de poursuivre au milieu des vignes pour constater "l’ampleur du désastre" chez les sept autres vignerons.

Des grêlons de la taille d’une cerise qui n’ont pas épargné en particulier le cabernet. Tout en arpentant les coteaux et constatant le drame, vignerons et œnologue menaient leur réflexion. "Il faut mesurer le pour et le contre". En clair, vendanger dès ce matin pour sauver la récolte au risque d’avoir du vin à faible degré d’alcool ou attendre la semaine prochaine au risque de voir la pourriture rongée le peu qu’il reste…

"Au pire moment"

"Il faudrait le retour du soleil, du vent du nord et pas de brouillard or il y en a ce matin (hier matin, NDLR)", analysait Alain Ginisty. Un ciel qui leur est vraiment tombé sur la tête au pire moment pour le vin d’Estaing, et uniquement sur ce vin. En contact régulier avec les voisins et collègues viticulteurs, Karine Scudier apprenait en effet, que ni Marcillac ni Entraygues n’avaient été touchés.

À Villeneuve, Sandra Lemoine a eu beaucoup de chance, les grêlons sont tombés juste à côté. À Cahors, la ville a été touchée, pas son vignoble. Décidément, Estaing fut la seule à être maudite. "On va voir avec l’Inao (Institut national des appellations d’origine) si on peut avoir quelque chose. Mais déjà, la récolte est réduite de moitié."

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