Tourisme: les Aveyronnais changent de destination

  • Les tensions internationales sur fond de menaces jihadistes refroidissent 
les touristes voulant partir en Afrique du Nord ou au Moyen Orient.
    Les tensions internationales sur fond de menaces jihadistes refroidissent les touristes voulant partir en Afrique du Nord ou au Moyen Orient. Pierre Côme
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Pierre Côme

Économie. Après les derniers événements dramatiques survenus au Moyen Orient
et en Algérie, les voyagistes font face à une désaffection pour les destinations au sud du Bassin méditerranéen.
 

Dernièrement, le Quai d’Orsay a élargi son périmètre de zones géographiques à éviter après l’appel de l’organisation État islamique (EI) à tuer des Occidentaux, et notamment des Français. Une mesure qui fait suite à l’assassinat du Français Hervé Gourdel.
Des faits qui poussent parfois les futurs voyageurs à se détourner de certaines destinations. Comble du hasard, ces événements tragiques sont intervenus au même moment que le salon international du tourisme Top Résa à Paris."Les annonces ont été faites un peu trop vite", lâche d’un ton ferme Yves Verdié, responsable du tour-opérateur ruthénois Verdié Voyages. "Avec de telles annonces, on crée des amalgames. Rien de tel pour perturber les clients", déclare le chef d’entreprise ruthénois."Il est clair que les clients sont inquiets. Le problème réside dans le fait que le public interprète encore plus négativement les informations du ministère. Depuis ces événements, les discussions avec les clients sont très nombreuses. Nous sommes là pour les rassurer et leur donner toutes les informations que nous avons sur les destinations en questions", explique Yves Verdié.

Baisse des réservations

Un sentiment partagé dans la profession. "Cela devient compliqué", ajoute de son côté Benjamin Gourdon, responsable de l’agence Thomas Cook à Bourran. "Nous avions deux circuits dans les Émirats Arabes Unis, pour deux couples. Ceux-ci nous ont joints pour nous dire que compte tenu de la situation, ils préféraient reporter ce projet", précise-t-il."Malgré le rétropédalage amorcé par le Quai d’Orsay pour atténuer le mécontentement des professionnels du tourisme, le mal est fait. Il ne fallait pas ça, surtout pour des destinations qui souffrait déjà d’une désaffection certaine", ajoute Benjamin Gourdon. "Concernant les destinations comme le Maroc ou la Tunisie, qui sont celles où les clients vont le plus, la chute est grande. Et ce, depuis longtemps. La baisse des réservations est significative depuis le mois d’avril. Pour la Tunisie, hélas, la chute est de l’ordre de 30 à 40%", explique-t-il."Pour ce qui est de l’Égypte, c’est simple, on n’en vend plus…", dit-il avec regret."Nous sommes dans un étau. Le cœur nous pousse à mettre en avant ces destinations car ils ne doivent pas être pénalisés à cause d’avis négatifs, mais d’un autre côté, la raison fait que nous souhaitons que les clients qui partent grâce à nous, puissent avoir un réel bon séjour et un bon souvenir de leurs vacances", lâche-t-il. Aujourd’hui, la clientèle locale se tourne vers des destinations comme Malte, Madère, les îles espagnoles, la Grèce ou, plus loin, les Antilles.
 

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