Trail : Quand ascension et croissance font bon ménage

  • Les traileurs toujours plus nombreux sur les chemins d'Aveyron et d'ailleurs.
    Les traileurs toujours plus nombreux sur les chemins d'Aveyron et d'ailleurs. Archives JLB
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Centre Presse Aveyron

A l'image du Festival des Templiers dans le sud Aveyron et du Grand Raid de la Réunion qui se déroulent ce week-end, les courses de trail continuent leur ascension en France, où l'explosion de la pratique génère un marché florissant. Ces courses en pleine nature, où les paysages naturels effacent quasiment toute trace de bitume, attirent plus que jamais. "On peut en effet parler d'explosion pour la pratique et pour le marché du trail", explique Virgile Caillet, délégué général de la Fifas, la Fédération française des industries sport et loisirs. "Ca fait au moins quatre ans qu'on perçoit cette tendance. Les premières années, c'était un dérivé du running (course à pied classique, ndlr) mais aujourd'hui on peut parler d'une pratique à part entière avec ses codes, sa communauté et ses courses", développe-t-il.

800 courses par an en France

Depuis une dizaine d'années, les courses typées purement trail ont été multipliées par quatre, au moins, pour se compter désormais au nombre de 800 par an en France. En parallèle, le nombre de pratiquants a explosé, et représente aujourd'hui "19% des 1,65 million de coureurs ayant pris au moins un dossard dans l'année", explique M. Caillet. Cela représente environ 313 500 "traileurs", tels qu'ils se définissent eux-mêmes, terme qu'ils préfèrent à ceux de "joggeurs", "athlètes" ou "coureurs à pied".

5 à 10 % de croissance annuelle

 Logiquement, le marché du trail suit cette courbe ascendante. Les spécialistes s'accordent sur une croissance annuelle de 5% à 10%, pour ce secteur dynamique qui fait sortir les équipementiers des sentiers battus. D'autant que les traileurs "sont des surconsommateurs", note le délégué général de la Fifas. Une enquête menée l'an passée auprès de plusieurs milliers de pratiquants par le Think Tank Trail (TTT), un groupe de spécialistes du secteur, a ainsi montré que les traileurs consacrent au minimum 1000 € par an pour leur équipement et leurs participations à des trails. "Habituellement, dans le business du sport, les plus gros consommateurs sont les triathlètes, dont 11% dépensent 600€ par an pour leur seul matériel. Dans le trail, c'est 6% des pratiquants qui déboursent de 600 à 900€ par an, uniquement pour le matériel", précise M. Caillet. - CSP+ - Le panel sur lequel l'étude de TTT a été menée montrait que 51% des sondés appartenaient aux CSP+ (dirigeants, cadres supérieur et moyen, professions libérales). 37% de ces traileurs gagnaient au minimum 30 000€ par an, et 22% avaient des revenus supérieurs à 50 000€. Alors qu'un coureur de 10 km achète en moyenne 1,8 paire de chaussures par an, le traileur en consomme lui 2,2.

Communautaire mais pas communautariste

"Il y a deux phénomènes", souligne M. Caillet. "Les produits coûtent plus cher car ils sont plus techniques (semelles particulières, revêtement hydrophobe...) et en plus le trail nécessite une plus grande panoplie (sacs légers, bâtons...)". Les équipementiers et les revendeurs l'ont bien compris, développant au fil des ans leur approche de ce nouveau monde. "Il y a un retour absolument incontrôlable pour la nature", abonde Xavier Rivoire, directeur de la communication de Décathlon, qui développe depuis de nombreuses années la marque Kalenji. En plus des équipementiers spécialisés (Salomon, North Face, Raidlight, Kalenji...), les équipementiers traditionnels (Adidas, Asics...) se sont prêtés au jeu en constituant des Teams (équipes) où les valeurs communautaires du trail sont mises en avant.

"Pour nous, ça reste une niche qui représente environ 13% du total des ventes de chaussures de running", relate Olivier Mignon, marketing manageur chez Asics, équipementier de l'équipe de France d'athlétisme. "Mais c'est un domaine dont le poids est très intéressant, constamment en évolution car il est bien dans l'air du temps". "C'est une discipline communautaire mais absolument pas communautariste", souligne M. Rivoire, optimiste pour ce marché: "On le voit, on le sent et on est obligé d'agrandir un certain nombre de nos magasins." Ce sera le cas à Annemasse (Haute-Savoie) en novembre, avec l'inauguration d'une nouvelle aile du magasin Décathlon où sera présentée à cette occasion une nouvelle paire de chaussures typée trail. De quoi permettre au trail et aux traileurs de poursuivre leur marche en avant.

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