Démocratie participative à Rodez : du «rêve» à la réalité

À Rodez, depuis les dernières élections, rarement un conseil municipal se tient sans éclats de voix, prises à partie entre élus et invectives. En cela, la séance publique de lundi soir, consacrée à la mise en place des leviers de la démocratie participative, faisait figure d’exception. D’ailleurs les trois volets de ce dossier ont été votés à l’unanimité: la création de huit nouveaux comités de quartiers (Saint-Félix Bel-Air, Bourran Calcomier, Faubourg Saint-Éloi, Amphithéâtre Montcalm, Layoule Cardaillac, Centre historique, Paraire Gourgan, et Sens unique Pont-Viel), d’un conseil des jeunes et d’un conseil des anciens.

Nouvelle étape

"Aujourd’hui, nous passons à une autre étape", a déclaré Monique Bultel-Herment, la première adjointe au maire en charge de ce dossier, en introduction d’une présentation de "l’architecture de la démocratie participative la plus adaptée à Rodez". Elle, qui faisait le "rêve" d’obtenir l’unanimité (et qui l’a donc eue) sur ce dossier auquel était consacrée l’intégralité du conseil municipal, n’a eu qu’à apporter des précisions sur l’organisation, le mode de désignation des représentants de chaque instance, et tel ou tel choix politique plutôt qu’un autre, aidée en cela à quelques reprises par le premier magistrat Christian Teyssèdre. Ces questions, justement, ont essentiellement porté sur les nouveaux comités de quartiers, passant ainsi de cinq à huit.

"La montagne accouche d’une souris"

"C’est la montagne qui accouche d’une souris", a relevé Régine Taussat, élue de l’opposition. "Nous les avons mis en place en 2002 (lors du mandat de Marc Censi), et ça a très bien fonctionné. Aujourd’hui, on n’apprend rien, là ! On se gargarise un peu; on veut faire plaisir aux Ruthénois; mais cela existait déjà". Ce à quoi la première adjointe a répondu que "ce sont des choses qui évoluent; nous aboutissons à une certaine maturité". Se voulant certainement rassurante, elle a cependant ajouté que "rien ne sera figé". Alors que Christian Teyssèdre a indiqué vouloir "donner un autre souffle à la vie de la cité", Monique Bultel-Herment s’est finalement réjouie, à l’heure de fermer le ban, que la mise en place de la démocratie participative "est un rêve qui devient réalité". Les élus voulant siéger dans les trois instances créées postuleront lors du conseil municipal du 14 novembre. Ce jour-là sera aussi celui du débat d’orientations budgétaires. Et là, il y a fort à parier que la séance sera plus agitée.