Mehdi Smaïne secoue l’UMP Aveyron et charge Yves Censi

Medhi Smaïne manie le verbe avec aisance et ne manque pas de courage ni d’ambition politique. Et du courage, il va lui en falloir à ce jeune Ruthénois de 24 ans (1), adhérent de l’UMP depuis 2010, après avoir été attaché parlementaire d’Anne-Marie Escoffier dès l’âge de 18 ans. Il s’attaque, en effet, à gros, en décidant de secouer le cocotier de l’UMP Aveyron et de s’en prendre ouvertement et sévèrement à Yves Censi, contre lequel il a fourni, hier, une attaque en règle. Considérant que le député n’est plus le leader qu’il faut à la droite aveyronnaise, il remet en question sa gestion de la fédération départementale de l’UMP. Une gestion qu’il juge un brin "despotique", n’hésitant pas à parler de "chasse gardée" et de "déni de démocratie manifeste."

Candidat à la présidence départementale de l’UMP

Yves Censi a succédé à Jacques Godfrain à la tête de l’UMP Aveyron en 2009, pour un mandat de trois ans. Les nouvelles élections ont été reportées à deux reprises, en raison notamment des multiples épisodes de la guerre Coppé-Fillon. Auront-elles lieu d’ici la fin de l’année, sachant que tous les regards de l’UMP sont aujourd’hui tournés vers le scrutin national du 29 novembre et la succesion de Jean-François Coppé ? Rien n’est à ce jour acté. Seule certitude, Mehdi Smaïne sera candidat à la présidence départementale de l’UMP pour "incarner le renouveau." Le jeune entrepreneur estime qu’il est temps qu’Yves Censi se remette en question et passe la main, la "gifle" des récentes municipales pour la droite ruthénoise, constituant, à ses yeux, un "désaveu cinglant", un "échec dont il faut tirer les conséquences."

"Le dialogue n’est plus possible"

Fin juin, Medhi Smaïne a adressé un courrier à Yves Censi pour dénoncer certains dysfonctionnements qui "affectent notre mouvement" et un manque de dynamisme politique. N’ayant pas reçu de réponse, il a provoqué une réunion, à laquelle auraient pris part une quarantaine d’adhérents dont Régine Taussat et Bernard Saules. Le jeune homme dit avoir consulté près de 200 adhérents de la circonscription de Rodez et reçu le soutien de nombre d’entre eux. "Aujourd’hui le dialogue n’est plus possible, les sympathisants et adhérents doivent être au courant", clame Medhi Smaïne. Une assemblée générale de l’UMP était annoncée le dimanche 21 septembre. Elle n’a pas eu lieu mais un comité départemental est programmé jeudi 5 novembre, de même que la venue du président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob. La fronde du jeune Smaïne fera-t-elle long feu ou va-t-elle déstabiliser les fondations actuelles de l’UMP aveyronnaise ?

(1) Mehdi Smaïne est à la tête de l’Aubrac Burger et vient de créer une société de conseil en investissement.