Ukraine: l'horizon économique dégagé avant un vote séparatiste

  • (de g à d) Le ministre russe de l'Energie Alexander Novak, le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger et le ministre ukrainien de l'Energie Yuri Prodan signent un accord sur la vente de gaz, le 30 octobre 2014 à Bruxelles
    (de g à d) Le ministre russe de l'Energie Alexander Novak, le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger et le ministre ukrainien de l'Energie Yuri Prodan signent un accord sur la vente de gaz, le 30 octobre 2014 à Bruxelles AFP - Emmanuel Dunand
  • Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk devant l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2014 à New York
    Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk devant l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2014 à New York AFP/Archives - Andrew Burton
  • Des urnes installées en prévision du vote séparatiste dans l'est de l'Ukraine, le 31 octobre 2014 à Donetsk
    Des urnes installées en prévision du vote séparatiste dans l'est de l'Ukraine, le 31 octobre 2014 à Donetsk AFP/Archives - Dimitar Dilkoff
  • Alexander Zakharchenko, Premier ministre de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, le 31 octobre 2014 à Donetsk
    Alexander Zakharchenko, Premier ministre de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, le 31 octobre 2014 à Donetsk AFP - Dimitar Dilkoff
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Centre Presse Aveyron

Accord gazier avec Moscou, proposition de reconduire Arseni Iatseniouk au poste de Premier ministre : l'horizon économique des autorités ukrainiennes s'est dégagé vendredi mais le vote séparatiste de dimanche risque de sceller la perte pour Kiev de l'Est prorusse.

Après plus de quatre mois de conflit, l'Ukraine, la Russie et l'Union européenne ont signé jeudi soir à Bruxelles un accord provisoire sur la reprise de livraisons de gaz russe vers Kiev pendant l'hiver, sécurisant aussi son transit vers l'Europe.

Aux termes de ce document, le géant gazier russe Gazprom va reprendre ses livraisons vers l'Ukraine, suspendues depuis juin, aussitôt que cette dernière commencera à lui rembourser une dette de 3,1 milliards de dollars.

Elément crucial du compromis, un prix de "moins de 385 dollars les 1.000 m3" a été fixé pour la durée de l'accord intérimaire, soit jusqu'en mars, et en outre Kiev dit avoir reçu des garanties financières de la Commission européenne.

"Si la Russie tente d'augmenter le prix unilatéralement, comme cela a déjà été le cas une dizaine de fois, nous allons recevoir une aide financière de nos partenaires européens pour compenser la différence", a déclaré le Premier ministre, Arseni Iatseniouk.

- 'Pas de feux d'artifice' -

Il a toutefois averti qu'il ne fallait pas se réjouir trop vite car le problème gazier n'avait été résolu que "partiellement".

"Je voudrais qu'il n'y ait ni applaudissements ni feux d'artifice", l'Ukraine devant encore déployer d'énormes efforts pour réduire sa dépendance du gaz russe, a encore souligné M. Iatseniouk.

Cinq jours après les législatives anticipées remportées par les pro-occidentaux, le jeune chef du gouvernement, partisan de la ligne plus ferme face à la Russie et principal négociateur avec les bailleurs de fond internationaux, a toutes les chances d'être reconduit dans ses fonctions.

Le président Petro Porochenko a fini par proposer sa candidature devant les futurs députés de sa formation tout en soulignant qu'ils devaient avant se mettre d'accord sur un "plan d'action commun".

Le Front populaire, la formation menée par M. Iatseniouk a créé la surprise aux législatives du 26 octobre en devançant légèrement le bloc présidentiel au scrutin proportionnel. Le Bloc Porochenko du président, donné grand favori par les sondages pré-électoraux, a recueilli nettement moins de voix qu'il ne l'espérait et devra faire des concessions.

Sur le terrain, la situation demeure très tendue deux jours avant le vote séparatiste organisé sur les territoires qui échappent au contrôle de Kiev et qui a été dénoncé par l'Occident comme un obstacle à la mise en oeuvre du plan de paix dans ce conflit ayant fait plus de 3.700 morts en plus de six mois.

Les autorités ukrainiennes ont fait état d'un civil et d'un soldat ukrainien tués ces dernières 24 heures dans la zone de combats.

Des journalistes de l’AFP à Donetsk, fief séparatiste, ont entendu en fin d’après-midi de nombreux tirs d'artillerie et de mortier aux abords de l’aéroport, resté un des points chauds malgré un cessez-le-feu instauré début septembre.

Les rebelles ont multiplié, selon Kiev, leurs attaques contre les positions ukrainiennes à l'approche des élections législatives et présidentielle à Donetsk, qui risquent de sceller sa perte pour le gouvernement central.

"Ces élections sont importantes car elles vont donner une légitimité à notre pouvoir et vont nous éloigner encore un peu plus de Kiev", a assuré vendredi Roman Liaguine, chef de la commission électorale mise en place pour ce vote par la "République de Donetsk" autoproclamée.

Dans un entretien téléphonique, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et Petro Porochenko ont appelé leur homologue russe Vladimir Poutine à ne pas reconnaître ce vote contrairement à ce qu'a promis cette semaine le chef de la diplomatie russe.

Le Kremlin, accusé par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement les rebelles et d'avoir déployé ses troupes régulières en Ukraine, semble faire la sourde oreille, n'ayant même pas mentionné cet appel dans son communiqué concernant cet entretien téléphonique.

En revanche, Moscou y a souligné la nécessité d'un "dialogue sérieux" entre Kiev et les rebelles qui "permettrait une stabilisation complète de la situation".

Source : AFP

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