Barthomeuf claque la porte du Raf : «J'étais malheureux ici»

Quatre mois et puis s’en va. Arrivé en juillet au Rodez Aveyron football escorté des meilleures louanges, le défenseur Thibaut Barthomeuf a choisi hier d’en partir. "Un point de non-retour a été atteint", nous ont confié séparément le joueur et le manager général du club, Gregory Ursule.

Barthomeuf: «Je n’ai pas non plus été un saint»

L’épilogue d’un feuilleton qui avait pris de plus en plus d’épaisseur ce week-end. À Villefranche-sur-Saône, au-delà du revers (2-1), les divisions s’étaient exposées au grand jour. Ou presque. Dans le secret des vestiaires, les joueurs avaient "un différend à régler". Depuis mercredi, celui-ci porte un nom: Barthomeuf, auquel il a été reproché son attitude par plusieurs cadres du groupe. Une situation qu’Ursule résume, tout en rappelant que "le joueur ne peut être pris pour bouc émissaire des difficultés actuelles. Mais Franck (Plenecassagne) met le “vivre ensemble” au centre du projet. Lui (Barthomeuf) n’est pas habitué. Pour lui, seul le sportif prime."

Une version que le principal intéressé, vanté par les dirigeants pour son "état d’esprit" à son arrivée, n’a pas démentie."Ce règlement de compte m’a déplu. Je n’ai pas non plus été un saint. J’ai pu avoir certaines réactions... reconnaît le gaillard de 23 ans. Mais c’était un procès. J’ai eu l’impression que j’étais la cause de tous les problèmes." 

Ursule: «On ne pouvait pas tout remettre en cause pour lui» 

Une goutte d’eau dans un vase déjà bien plein. Car le Clermontois ruminait depuis de longues semaines "un problème de communication et de relationnel avec le coach, précise-t-il. On a pourtant essayé tous les deux. On a eu plusieurs entretiens. Mais je ne sentais pas son soutien, sa confiance. J’avais du mal avec sa façon de manager et le jeu prôné, sa conception du foot. Mais je ne dis pas que c’est un mauvais coach." 

Jamais l’option N.1 (5 titularisations en 10 journées de CFA) en défense centrale derrière le duo Bardy-Roumégous, Barthomeuf laisse surtout filtrer en creux son incompréhension des choix: "J’avais peut-être de l’avance sur certains au niveau foot. Mais pas au niveau des règles de vie...", souffle-t-il. "Je lui ai expliqué qu’on ne pouvait pas tout remettre en cause pour lui, éclaire de son côté Ursule. Je crois qu’il ne rentre simplement pas dans notre cadre..."

"Je suis malheureux ici"

"Il n’a pas adhéré au projet de vie. Mais il pensait aussi sûrement bénéficier de passe-droits", ajoute le manager au sujet d’un élément qui était arrivé auréolé du titre de meilleur défenseur du groupe D de CFA avec Moulins, quelques semaines seulement après avoir failli signer à Istres en Ligue 2. Une dernière réunion entre le joueur, l’entraîneur et le manager a eu lieu hier soir. Sans qu’aucune issue autre qu’une séparation ne soit trouvée. "Je suis malheureux ici. Autant partir chez moi. Je m’entraînerai seul s’il le faut, note Barthomeuf qui dispose néanmoins de plusieurs pistes. Mais je pars sans amertume envers ce club que je respecte. Je voulais prouver, j’avais fondé de grands espoirs, je n’ai pas réussi. Tout n’est pas à jeter. Mais c’est un gâchis."