Démographie : L’Aveyron se repeuple lentement mais sûrement

"Un léger regain démographique", voilà comment l’Insee résume son analyse de l’évolution de la population aveyronnaise entre les deux phases de recensement de 2006 et 2011 (*). Cette embellie, loin d’être spectaculaire, porte la croissance démographique à 0,2% soit environ 490 habitants par an sur cinq ans, quand cette croissance se situe à 0,9% en Midi-Pyrénées. Mais il faut dire que l’Aveyron reste un département très rural et, à ce titre, moins sensible au développement que les grands pôles urbains pourvoyeurs d’emplois.

Solde naturel toujours négatif

Cette faible croissance signe tout de même la vertu de l’attractivité du département, chère à nos élus, car l’augmentation de population provient essentiellement des nouveaux arrivants: + 0,35% en cinq ans quand le solde naturel (différence entre les décès et les naissances) reste négatif à -0,17%. Ce solde naturel impose également-et sans surprise-une dominante forte en Aveyron: la population vieillit. Allongement de la durée de vie et arrivée de retraités dans ce territoire qui privilégie le cadre de vie impriment au département une moyenne d’âge de 44,8 ans contre 40,6 ans en moyenne pour la France «de province». La part des plus de 60 ans y est d’ailleurs 3% plus élevée que dans cette moyenne nationale, et accuse deux points de plus qu’en 2006...

La population agricole s'effondre

On le sait, l’Aveyron peine à fixer les jeunes qui s’exilent pour suivre des études supérieures, et trouver du travail là où les métropoles offrent les plus larges spectres d’emploi. Sociologiquement, le secteur tertiaire (cadres, professions intermédiaires) tient ici le haut du pavé alors que s’effondre la population agricole (-14% depuis 2006) mais aussi artisanale et commerçante, surtout si l’on compare la situation actuelle à celle de 1982. Cela signifie que l’emploi, qui fixe les habitants, n’est pas nécessairement lié à une création de richesses locales, mais au fonctionnement classique de la vie économique à travers ses services et ses collectivités. Il ne faut pas rêver: à l’écart des grandes zones de dynamique économique, souffrant d’un enclavement relatif, l’Aveyron a surtout son environnement pour richesse. Mais finalement fait plus que stopper l’hémorragie démographique qui était la sienne il y a encore 14 ans de cela. De bon augure pour l’avenir, assurément, d’autant que cette lente-mais sûre-croissance de population semble s’inscrire désormais dans la durée. 

(*) Le «millésime» 2011 prend en compte les recensements annuels de la période 2009-2013. Les statistiques reflètent donc au plus près la situation actuelle.