Fusion des régions : qu'en pensent les élus aveyronnais ?

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    Fusion des régions : qu'en pensent les élus aveyronnais ?
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Centre Presse Aveyron

La carte des 13 nouvelles régions a été adoptée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Un pas décisif est donc franchi vers le passage de 22 à 13 régions, à l’horizon 2016, ainsi que le prévoit le calendrier gouvernemental, la région Midi-Pyrénées étant promise à un mariage avec sa voisine du Languedoc-Roussillon. Cette nouvelle région, dont on ignore encore le nom, réunira treize départements et rassemblera 5,6 millions d’habitants. Elle deviendra ainsi la quatrième région la plus peuplée et la deuxième plus grande. Qu'en pensent les élus aveyronnais ? Tour d'horizon.

Jean-Claude Luche, sénateur, président du conseil général de l’Aveyron

 «Je suis favorable à la fusion, à condition que dans les nouvelles compétences figurent de gros projets structurants, comme la RN 88, l’enseignement supérieur, ou le très haut débit. Pour que la France soit dynamique, il faut que les nouvelles régions portent les grands projets et que les conseils généraux soient des outils de proximité, en soutien des collectivités locales. Ce rapprochement ne me choque pas. Après tout, Millau est aux portes du Languedoc, et combien d’Aveyronnais ont un appartement dans le Midi ?»

Christian Teyssèdre, maire de Rodez, président de l’Agglo du Grand Rodez, vice-président du conseil régional

« Je suis 100 % favorable à la fusion. Elle nous donne une taille européenne qui va favoriser le développement économique, donc social, de ce territoire. On va devenir la quatrième région française, en matière de PIB, la huitième européenne. C’est un atout énorme pour l’Aveyron qui est déjà tourné vers le Languedoc-Roussillon. On commence à travailler ensemble, pour préparer les modalités de fonctionnement de cette nouvelle entité et mettre en place des synergies. Je suis enthousiaste à cette idée, en pleine cohérence avec les départements.»

Marie-Lou Marcel, députée (a voté pour)

« C’est une réforme ambitieuse, une nouvelle étape de la décentralisation. Je trouve la carte équilibrée, cohérente, après on peut dire ce qu’on veut. Ce pouvait être l’Aquitaine ou le Languedoc-Roussillon, voire les deux, car Midi-Pyrénées a déjà des complémentarités avec ces régions, au niveau de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’innovation. C’est aussi le cas pour les deux Parcs naturels régionaux. Ces régions doivent être un élément moteur dans le développement économique et la compétition européenne. Après, j’entends les interrogations. Dès qu’on change quelque chose, il y a toujours des réticences. Cela étant, les départements auront un droit optionnel pour rejoindre une autre région, ce que je peux comprendre.»

Yves Censi, député (a voté contre)

« C’est quasiment un acte monarchique. On a une réflexion depuis l’Élysée sur l’annexion des provinces, alors qu’il faudrait poser des questions précises. Comment une région peut coopérer avec une région voisine, l’Auvergne, le Languedoc-Roussillon, l’Aquitaine, la Catalogne. Mais il faut des moyens pour coopérer. Là, on met la charrue avant les bœufs. Ça ne changera rien et ça va coûter plus cher même. Midi-Pyrénées est déjà très grande et la performance ne se mesure pas à la taille.»

Et les autres :

Jean-Louis Chauzy, président du Ceser de Midi-Pyrénées

« La concordance la plus forte est avec le Languedoc. Cela étant, la puissance d’un territoire ne se mesure pas aux kilomètres carrés. Midi-Pyrénées était déjà plus grand que certains États européens. Notre référence a toujours été le Pays basque qui est un petit territoire mais une grande région industrielle. Il va falloir écrire un projet, en trouvant un dénominateur commun. Les deux régions vont devoir œuvrer avec des partenaires sociaux, économiques et associatifs, mais aussi des partenaires au plus profond des territoires. C’est le challenge.»

Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées

« La France sera plus forte de régions plus puissantes, comparables aux régions européennes, les mieux armées pour répondre à la vaste problématique de la compétition nationale, internationale. Mais les périmètres ne suffisent pas. Répartition des compétences entre les collectivités, réforme de l’État et dans un troisième temps, moyens, sont indissociables de cette avancée dont, au pays du rugby, on dira qu’elle doit être transformée.»

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