L’Aveyron candidat à la création d’une station d’hydrogène

Longtemps freinée pour les risques liés à son utilisation, la technologie hydrogène a désormais le vent en poupe. À tel point que les institutions européennes engagées dans une politique de réduction drastique des gaz à effet de serre (GES) militent désormais pour son développement dans les pays de l’Union. Pour accompagner ce développement, un appel à projet a été lancé au niveau européen.

Une belle occasion pour la France de combler, à moindre coût, son retard en termes d’équipements par rapport à ses voisins scandinaves et Allemands. L’Aveyron, qui est déjà à la pointe des départements français en ce qui concerne la production d’énergies durables avec ses barrages, ses éoliennes et ses centrales à méthanisation, s’est également mis au travail. Pour permettre à ce projet d’exister, le sous-préfet Éric Suzanne s’est d’abord rapproché de Christian Braley.

Une station de distribution «durable» à Onet-le-Château

Le chef d’entreprise aveyronnais, spécialiste notamment du recyclage, n’a pas été choisi au hasard. «Il y a quelques années, j’avais commencé à développer un projet autour de l’hydrogène. Il n’a pas abouti car je n’ai pas réussi à réunir les financements requis», explique-t-il. Alors lorsqu’il a appris que les projets retenus bénéficieraient de subventions de l’Europe (près de 50% du coût total du projet évalué à 2,2 M€), l’entrepreneur, qui financera une grosse partie du projet, a foncé. Le travail de Christian Braley et du sous-préfet Suzanne, associés à une vingtaine d’autres acteurs publics et privés du territoire (État, Région, Grand Rodez, CCI, villes de Rodez, Onet, Luc et Decazeville, EDF, La Poste, Braley, Ruban Bleu, le CEGT, Verdié, Inforsud, etc.) a porté ses fruits.

Opérationnel fin 2016 

En effet, le projet de création d’une station de production et de distribution d’hydrogène pour véhicules à Onet-le-Château (sur le site de Braley) fait partie des trois dossiers français retenus - les autres sont à Paris et en Lorraine - par le consortium H2 Mobilité France, pour concourir au niveau européen. «Nous saurons, en avril prochain, si le dossier aveyronnais est retenu», lâche, confiant, le préfet Jean-Luc Combe. Si c’est le cas, «la station pourrait être opérationnelle fin 2016», prévoit le représentant de l’État. Au début, seuls les véhicules des partenaires - une soixantaine dont des bus - pourront s’y approvisionner.

Même tarif que le gazole, mais «beaucoup plus propre»

Mais l’objectif est de développer ce marché des véhicules à hydrogènes, où les constructeurs français sont assez bien placés. «Ces véhicules sont encore assez chers à l’achat, mais cela va changer, estime Christian Braley. Ils ont beaucoup plus d’autonomie que les véhicules électriques. Faire le plein prend à peine 5 minutes et le litre d’hydrogène (de l’eau) sera au même tarif que le gazole, mais en étant beaucoup plus propre (88% d’émissions de GES en moins).» Selon les prévisions, en 2030, le marché des véhicules hydrogène pourrait représenter 800 000 véhicules et 600 stations, dont peut-être celle d’Onet, pour les alimenter. Réponse en avril...