Une «Zad» anti-nitrates devant la préfecture de l'Aveyron
Agriculture. Mécontente du traitement du dossier des zones vulnérables, la FDSEA remet la pression sur le préfet de Région. A la manière des «zadistes» qui occupent le site de Sivens.
La FDSEA de l’Aveyron n’entend pas baisser la garde sur le dossier des zones vulnérables. Ainsi le principal syndicat agricole veut maintenir la pression en orchestrant une action tout à la fois inédite et symbolique, à partir de jeudi soir, devant la préfecture de l’Aveyron à Rodez. Objectif, faire fléchir le préfet de Région sur un dossier que l’on sait explosif, au point qu’il avait déjà permis à la FDSEA de rassembler plusieurs centaines d’agriculteurs à Rodez le 18 septembre dernier.
Rappelons que le durcissement de cette directive nitrates avait poussé 160 communes aveyronnaises supplémentaires dans le périmètre concerné, portant le total à 170 pour un total de 3 800 exploitations (CARTE). Pour les agriculteurs, le passage en zone vulnérable implique des investissements qu’ils jugent inutiles compte tenu de la qualité de l’eau relevée.
«On s’échauffe»
En clair, ils en contestent fermement le bien-fondé environnemental. Leurs arguments sont en tout cas apparus audibles auprès de Pascal Mailhos, le préfet de Région qui, reçu dans une exploitation de Moyrazès début décembre, avait annoncé une diminution de l’ordre de 40% de ces zones. Dernièrement, Jean-Luc Combe, préfet de l’Aveyron, a même laissé entendre que la nouvelle carte pourrait aller au-delà.
«C’est insuffisant !», clame Dominique Fayel, le patron de la FDSEA en Aveyron. Et comme les agriculteurs ont aussi en travers de la gorge le non moins délicat dossier du barrage de Sivens, à quelques kilomètres de l’Aveyron, ils ont donc décidé d’installer leur «zad», ou zone à défendre, à la manière des activistes opposés au barrage. «On constate que ces gens sont plus écoutés que les gens responsables, d’où notre zad anti-nitrates», glisse, sarcastique, le représentant aveyronnais. Le rendez-vous est donc fixé, pour une nuit pour commencer, devant la préfecture. «On s’échauffe. On verra la suite à donner à ce mouvement.»
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