Distance éolienne-habitation : «Nous pouvons faire beaucoup mieux»

  • Malgré la mesure du Sénat de doubler la distance obligatoire entre une éolienne et une habitation, les opposants aveyronnais ne baissent pas les bras.
    Malgré la mesure du Sénat de doubler la distance obligatoire entre une éolienne et une habitation, les opposants aveyronnais ne baissent pas les bras. Repro CP
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Centre Presse Aveyron

Eolien. Le Sénat a décidé de fixer à 1000 mètres la distance entre une éolienne et des habitations contre 500 mètres actuellement. La décision prise, dans la nuit de mardi à mercredi, afin de protéger les riverains est déjà vivement critiquée par les professionnels du secteur mais pas seulement. 

Le Sénat a décidé de fixer à 1000 mètres la distance entre une éolienne et des habitations contre 500 mètres actuellement. La décision prise, dans la nuit de mardi à mercredi, afin de protéger les riverains est déjà vivement critiquée par les professionnels du secteur mais pas seulement. Entretien avec Jean Marty, président du collectif anti-éolien «Sauvons l’Aveyron». 

Le Sénat souhaite fixer à 1000 mètres la distance entre éoliennes et habitations. Cela répond-il à vos attentes ?

Cette décision est une bonne chose. Je me bats depuis 2008 pour de meilleures réglementations sur ces éoliennes, et nous n’avons jamais été écoutés. Oui, c’est un progrès de passer de 500 mètres à 1000 mètres, mais nous jugeons que cela n’est pas suffisant. Nous revendiquions une distance de deux kilomètres minimum. D’ailleurs, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, l’ont fixé à 1,5 kilomètre, et les États-Unis à 2 kilomètres. Nous jugeons ainsi que nous pouvons faire mieux.

Cela remet-il en question, selon vous, le projet d’implantation de 122 mâts en Aveyron ?

Nous l’espérons, mais je ne pense pas. Il y a déjà un projet dans l’Ouest Aveyron, où il y a beaucoup de vent, ce qui est donc propice aux éoliennes. De plus, il y a aussi un parc important sur le Lévezou, mais les mâts n’excèdent pas une hauteur de 125 mètres, car c’est un endroit déjà très haut en altitude. Par contre, il est également prévu un parc sur le Ségala, qui est beaucoup moins en altitude, et dont les mâts pourront aller jusqu’à 175 mètres. C’est déjà un impact paysager considérable, d’autant plus que l’on sait bien que l’éolien ne remplacera jamais le nucléaire.

En tant que président du collectif anti-éolien «Sauvons l’Aveyron», que défendez-vous

Les éoliennes ont un impact paysager très important. Nous nous basons sur les témoignages des habitants vivant à proximité, qui sont mécontents pour plusieurs raisons : la hauteur premièrement, qui dénature l’environnement, et surtout le bruit infernal que cela produit. Un bruit non permanent, puisque les éoliennes ne tournent pas tout le temps, qui fait qu’on ne peut pas s’y habituer, ce qui le rend encore plus insupportable.

Beaucoup de visiteurs ou de touristes ne sont pas choqués par cela, ils trouvent cela normal. Mais il faut vraiment y vivre pour se rendre compte. Il y a trois conséquences sur les habitants et habitations à proximité des éoliennes: on perd son cadre de vie, on perd la relation avec ses voisins, et on perd la valeur de sa maison. C’est une triple perte. 

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