Rodez: "On ne gère pas l’hôpital comme la grande distribution"

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Publié le
Joël Born

Un rassemblement était organisé, samedi, par les syndicats du centre hospitalier de Rodez pour dénoncer les dérives de la "rentabilité financière" qui étrangle, de plus en plus, les établissements de soins.

Depuis quelque temps déjà, la situation du centre hospitalier de Rodez est passablement compliquée. Sérieusement tendue. Et les personnels de l’établissement ont de plus en plus de mal à supporter la rigueur budgétaire et la diminution des moyens "imposés" par le plan de retour à l’équilibre, engendré par des difficultés financières et un lourd endettement.

Samedi, en début d’après-midi, "à la demande des agents hospitaliers" et à l’appel des syndicats de la santé CFDT, CGT et Force Ouvrière, quelque 300 personnes se sont rassemblées sur l’esplanade des Rutènes. Pour dénoncer notamment les souffrances des personnels de santé et les dérives de la "rentabilité financière" qui étrangle, de plus en plus, les établissements de soins. À Rodez comme ailleurs.

"Il y a de plus en plus de pression. On se méfie de tout et tout le monde", témoigne Nathalie, une jeune aide-soignante ruthénoise, venue exprimer son mal-être et celui de nombre de ses collègues. "Il y a des filles qui viennent travailler avec la boule au ventre. Il y a de plus en plus de rappels sur des jours de repos et une grande méfiance envers le DRH. Dans plusieurs services, comme la réanimation, les urgences, la cardiologie ou la maison de traite Saint-Jacques, certains agents font jusqu’à 50 heures par semaine".

Tour à tour, les responsables syndicaux de l’établissement ruthénois ont relayé ce sentiment de dégradation du système de santé, ces inquiétudes des agents hospitaliers. "L’hôpital est un service public qui appartient à tous les citoyens et usagers au service de la santé pour tous. Aujourd’hui, le monde hospitalier semble avoir perdu cette boussole initiale. On n’entend plus parler que de coûts et de déficits", a critiqué le porte-parole de FO, Daniel Bousquet. "On ne peut plus assurer une activité digne de ce nom. L’hôpital est devenu une entreprise et le plan de retour à l’équilibre provoque l’assèchement des effectifs".

Pour Laurent Vallat, de la CGT, "la tarification à l’activité tue nos hôpitaux, en privilégiant la rentabilité". "La qualité des soins est pour nous une priorité. Ne nous demandez pas d’y renoncer pour une quelconque rentabilité financière". Parce que "nous sommes tous des futurs patients", la représentante de la CFDT, Valérie Ollier, n’accepte pas, une seule seconde, l’idée que l’on puisse "gérer l’hôpital comme la grande distribution". "Notre devoir implique que nous soyons toujours dans la bientraitance. Le sommes-nous avec une infirmière pour cinquante patients?" a-t-elle martelé avec insistance. "Les hôpitaux se privatisent de plus en plus. Le maître mot de l’hôpital de Bourran est la rentabilité".

Après avoir improvisé un brise-pieds sur l’esplanade ruthénoise, comme celui que certains agents réalisent tous les jours, dans le hall de l’hôpital de Bourran, depuis la cérémonie "agitée" des vœux de la direction, les défenseurs de l’hôpital public ont poursuivi leur marche, en direction de la place d’Armes et du centre-ville.

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