A Rodez, Abdulilah veut prendre son envol

  • Abdulilah a aujourd’hui 19 ans. Il est arrivé en Aveyron à l’âge de 17 ans.
    Abdulilah a aujourd’hui 19 ans. Il est arrivé en Aveyron à l’âge de 17 ans. Philippe Henry
Publié le , mis à jour
Philippe Henry

Récit. Â l’âge de 17 ans, Abdulilah, originaire d’Afghanistan, a quitté son Kaboul natal pour fuir la guerre. Il s’est retrouvé seul en Aveyron ; mais aujourd’hui il compte poursuivre ses études et vivre en France.

 

Ce sont des images qu’il n’avait connues qu’à travers la télévision ou par ses amis. Des amis émigrés comme lui qui lui avaient fait le récit d’une existence meilleure à laquelle ils aspirent tous. « Les belles maisons bien alignées, la propreté, le calme. Ce sont les premières choses qui m’ont marqué à mon arrivée », glisse Abdulilah, arrivé en France depuis deux ans.

Comme des milliers de ses compatriotes afghans, le jeune homme a fait le choix de laisser derrière lui cette vie qui lui semblait « sans issue ».
Malgré son jeune âge, Abdulilah a la silhouette massive de ceux que les épreuves ont fait grandir trop vite. C’est à mots choisis qu’il raconte ses premiers mois passés en France.
Après plusieurs semaines à attendre une réponse de l’ambassade de France à Kaboul, ils obtiennent, son père et lui, un visa temporaire de trois mois.

Un précieux sésame qui leur permet de rejoindre un membre de la famille résidant depuis de longue date dans l’ouest Aveyron. Mais tout ne se passe pas comme prévu. La relation avec cet oncle s’envenime. Puis le visa du père d’Abdulilah expire. Il rentre au pays rejoindre sa femme et laisse son fils seul en France, avec l’espoir que celui-ci s’intègre, trouve un travail.

La nationalité en ligne de mire

Désormais seul, désemparé, le jeune Afghan se trouve impuissant face à cet oncle qui « voulait l’exploiter ». « Moi je suis venu en France avec l’espoir de pouvoir faire des études et vivre mieux qu’en Afghanistan », poursuit-il. Seul dans un pays qu’il ne connaît pas, il quitte la petite ville de l’ouest Aveyron et se rend à Rodez où il trouve une place au foyer d’hébergement.
Les premiers jours sont difficiles. « Je ne parlais pas le français, et certains n’avaient pas toujours une attitude amicale avec moi... »

Mais Abdulilah s’accroche. Il apprend la langue, enchaîne les rendez-vous pour trouver un travail. Sa persévérance paye puisqu’il finit par décrocher un emploi aux abattoirs d’Arsac. Il multiplie en parallèle les démarches pour décrocher son permis temporaire de séjour et l’obtient finalement quelques semaines après son arrivée à Rodez.

Abdulilah doit désormais renouveler son permis chaque année, durant cinq ans, pour obtenir la nationalité française. À 19 ans, il s’apprête aussi à passer son permis de conduire. Tout cela dans un seul but : pouvoir un jour poursuivre ses études et travailler dans l’aéronautique.

Mais ces efforts ont un prix : celui de ne plus retourner en Afghanistan durant de longues années. « Beaucoup d’immigrés sont prêts à faire ce sacrifice, lance l’Afghan qui communique avec son frère et ses parents via Facebook ou Skype. Ceux qui, comme moi, ont fui la guerre, ont une volonté de fer. Nous avons aussi envie de réussir pour ceux qui sont restés là-bas. »

Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?