De l'électricité dans l'eau potable

  • La turbine permettra de produire l'équivalent de la consommation annuelle d’une quarantaine de foyers.
    La turbine permettra de produire l'équivalent de la consommation annuelle d’une quarantaine de foyers. José A. Torres
Publié le , mis à jour
R.B.

Innovation. La pression de l’eau qui arrive à l’usine de production d’eau potable de Luc-la-Primaube a permis l’installation d’une pompe-turbine qui produit 320 000 kWh d’électricité par an.

Cela fait près de 130 ans (1896) que la station de La Boissonnade produit de l’eau potable. Et, depuis quelques mois, elle produit aussi de l’électricité. Une prouesse rendue possible grâce à l’installation d’une pompe-turbine permettant de transformer la force de l’eau en électricité.

L'électricité annuelle d’une quarantaine de foyers

Dans le détail, l’eau captée sur le Lévezou parcourt des dizaines de kilomètres, sur 160 mètres de dénivelé, avant d’arriver à l’entrée de l’usine de potabilisation de La Boissonnade de Luc-la-Primaube, avec un débit moyen de 300 m3 à l’heure et une pression d’environ 15 bars.

Une pression telle qu'historiquement, cette eau devait être « ralentie » par un détendeur pour ne pas endommager les différentes installations de l’usine. C’est désormais de l’histoire ancienne, car ces 15 bars de pression permettent de générer une production de 320 000 kWh par an, soit la consommation d’électricité annuelle d’une quarantaine de foyers, ou de la station de La Boissonnade où elle est installée.

Une première nationale

En ces temps de lutte contre le réchauffement climatique, l’initiative - une première en France - initiée par la Ville, mérite d’être citée. D’autant qu’elle permettra également à la municipalité de faire quelques économies. Certes, pas dans l’immédiat puisque d’après le calcul de Jean-Albert Bessière, l’adjoint au maire en charge des travaux à la mairie de Rodez, à l’origine de ce projet, «avec 12 480€ de rente annuelle, il faudra 13 ans pour rentabiliser cette installation qui a nécessité l’investissement de 170 000€.»

Si, comme elle l’avait espéré en amont, la Ville avait pu vendre l’électricité produite sur place à ErDF au tarif avantageux de 0,75 du kWh, c’est en huit ans que l’équipement aurait été rentabilisé. Manque de chance pour la municipalité, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) en a décidé autrement. La Ville a donc dû se tourner vers un acheteur privé et se résoudre à n’empocher que 0,40 du kWh. 

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