Bras épure sa table pour 1,5M€

«Je me sens comme à la maison, le lieu en lui-même donne la passion». C’est en ces termes que Thierry Chalaux, architecte, supervise les derniers préparatifs de l’établissement du Suquet aux trois étoiles qui ouvre aujourd’hui. «Épurer», tel est le leitmotiv de ces travaux de rénovation de la salle de restauration, du salon, hall d’accueil et des extérieurs, le tout pour un montant d’1,5 M€.

Remise en question permanente

«On a ce luxe-là de se projeter, de pouvoir créer, c’est ce qui correspond à l’état d’esprit de la maison», confie Sébastien Bras. Une remise en question permanente, dans les plats comme pour le contenant, qui fait la force de l’établissement. Et sa réussite aussi, évidemment. Le pouvoir de séduction opère, se diffusant aussi bien auprès des salariés, comme des ouvriers et créateurs par ce souci d’échanges. «C’est le rapport poétique entre l’éphémère et l’immuable, les contrastes entre brutalité et élégance que nous avons tenu à mettre en avant», résume Brice Genre, designer de la boîte A + B de Toulouse qui a œuvré de concert pour faire peau neuve. Avec des matériaux régionaux comme le granit et le bois, puis du blanc tirant jusqu’à la transparence.

«J’ai vu de la lumière, je suis rentré»

L’épure en somme. Au sol, le carrelage a laissé place à du parquet, des toiles tendues ont été suspendues au plafond avec un système Led pour l’éclairage. «C’est l’idée de la lanterne masquée par le brouillard diffus mais que l’on voit de la route». Comme dans les maisons d’antan, comme les cloches de la Dômerie d’Aubrac servant de point de repère. La table Bras s’avère toujours un excellent repère. Avec des réservations équivalentes à la précédente saison; et la prime de la nouveauté, un bon nombre de clients devrait passer par le Suquet cette saison. Reprenant le proverbe familier, «j’ai vu de la lumière, je suis rentré» pour expliquer le sens donné à cette rénovation, Thierry Chalaux, architecte depuis… 18 ans pour la famille Bras, ne pouvait mieux formuler cette évidence.