«Taxi Sam», le Saint-Bernard des noctambules ruthénois

Le jour, la nuit, à toute heure. Un coup de fil, même à 3 heures du matin, même pour une course d’une dizaine d’euros. Et Taxi Sam déboule. Derrière «Taxi Sam», se cache en fait le Ruthénois Didier Durand. Il y a quelques années, certains le connaissaient sous un autre nom. «Dudu» pour les uns, «Dudule» pour les autres. Mais toujours la même casquette: celle de taxi de nuit, le seul à exercer officiellement sur le piton.

Après quelques années de pause, il a décidé, il y a un an, de reprendre du service avec une nouvelle société, «Taxi Sam». Une référence évidente aux campagnes de sensibilisation dans lesquelles Sam s’affiche comme «celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas». Car si Didier Durand brille pour sa discrétion -aucune trace de lui dans l’annuaire ou ailleurs-, nul doute que les «festaïres» gardent au chaud son numéro de téléphone. Un service, sur commande uniquement, qui fonctionne volontiers grâce au bouche-à-oreille. 

«Un réel marché» sur Rodez

«Personne n’avait repris le créneau après moi, commence-t-il. Et même si la préfecture a mis du temps à accepter ma licence en pensant que l’offre était suffisante sur Rodez, il y a de la demande et un réel marché.» Pas de quoi vivre exclusivement de cette activité pour autant pour le Ruthénois, qui cumule avec des missions d’intérim et sa profession de formateur taxi.

«En semaine, je me lève en pleine nuit pour une seule course, souligne le quinquagénaire. Je travaille parfois à perte, mais les clients se souviennent de moi la fois d’après.» Et d’ajouter : «Les autres taxis répondront présent pour de longs trajets, mais ceux-là ne les intéressent pas.»

Un seul mot d’ordre pour cet ancien ambulancier : rendre service

 «Contrairement aux idées reçues, je ne véhicule pas seulement des jeunes alcoolisés mais aussi des couples invités qui ne feront pas d’excès, mais ne seront pas en état de conduire pour autant», précise le taxi. Une clientèle avec laquelle il confie «se régaler» et «se marrer» volontiers. Et si «certains sont lourds ou agressifs», tout est une question d’attitude répond le professionnel pour qui la nuit représente 80% de l’activité.

«Il faut dire que j’ai deux avantages: je connais la clientèle de la nuit pour avoir travaillé dans des bars. Aussi, je me réveille et me rendors très facilement, c’est un rythme qui ne me dérange pas», sourit-il encore. Preuve que sa petite affaire roule, «Taxi Sam» impose jusqu’à une heure de délai lors de certaines soirées et ne perd pas une minute.

Ses courses coûtent entre 10 et 20 euros en moyenne - y compris pour les groupes, jusqu’à quatre personnes. Et jouent la carte de la responsabilité routière tout en enlevant une belle épine du pied des fêtards. Et des autres.

Contact : 0683791676