Les pêcheurs se voient tels de pragmatiques écologistes

Le dialogue et la preuve par l’exemple plutôt que l’agitation et le bruit. Telle est la ligne de conduite que semble avoir adoptée la Fédération départementale de pêche de l’Aveyron. C’est ainsi qu’elle s’est présentée hier matin à Fontanges devant une dizaine d’élus locaux impliqués d’une manière ou d’une autre dans la gestion de l’eau. Avec, en plat de résistance des échanges, le schéma départemental de développement du loisir pêche. Soit un très épais document qui recense tout ce qui est à faire en matière halieutique en Aveyron, et cela au regard des deux missions essentielles de cette fédération: protéger et restaurer les milieux naturels d’une part, satisfaire des attentes toujours plus variées des pratiquants de la pêche d’autre part.

«Et l’un ne peut aller sans l’autre. Nous sommes dans une dualité nécessaire et incontournable», nous a assurés en aparté, le chargé de communication de la fédération Jean-Claude Bru. Puis, quelques minutes plus tard c’est depuis la tribune que le président Jean Couderc assurait: «Nous sommes parfaitement en mesure de mettre en place ce schéma halieutique qui va positionner notre pêche associative dans l’aménagement du territoire et nous faire reconnaître comme un acteur économique au niveau du département.»

Un schéma qui place d’ailleurs la fédération de l’Aveyron en modèle sur le plan national puisque ce département est le 3e à avoir réalisé un tel document de référence. «Son application peut paraître compliquée, mais ces dernières années, notre organisation a fortement progressé», s’est ainsi réjoui Jean Couderc. «Nous sommes le 1er département de France dans lequel les gestionnaires ont compris que le seul dynamisme des AAPPMA ne suffisait pas pour aller de l’avant et se sont donc regroupées en associations de bassin-versant.» 

C’est tout ce travail de fond qui a été mis en avant hier matin. Sans oublier, bien sûr, d’évoquer l’attente des pêcheurs, face à une diversification des techniques et de nouvelles attentes, notamment chez les jeunes. Et ainsi donc, a insisté le président Couderc, ]«en plus d’assurer notre mission première qui réside dans la protection des milieux aquatiques, être aussi capable de promouvoir un halieutisme cohérent et réfléchi sur l’ensemble du département».