Déchets : l'UFC-Que choisir dénonce une politique du tri "désastreuse"

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    Déchets : l'UFC-Que choisir dénonce une politique du tri "désastreuse"
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Centre Presse Aveyron

L'organisation du tri et du recyclage des déchets en France est "désastreuse tant sur le plan économique qu'environnemental", juge jeudi l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, relevant que la facture des ménages n'a cessé de croître pour un système souffrant de "profondes lacunes".

Alors que, de 2008 à 2012, les ménages ont vu leur facture croître de 24%, l'organisme souligne que seuls 23% des déchets ménagers sont recyclés (hors compost), selon des chiffres Eurostat de 2012. Loin de l'objectif de 50% fixé par l'UE pour 2020, ajoute l'association dans sa dernière enquête. "Cette situation ne peut perdurer, où les déchets continuent d'augmenter, et le coût aussi. Il y a une urgence économique et écologique", s'alarme Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, relevant que la collecte sélective a crû de 7% seulement entre 2005 et 2011.

"Tout le monde se donne bonne conscience et on renvoie tout vers le consommateur: à lui de choisir ses achats, de recycler, de payer. Certes il faut responsabiliser le consommateur, mais aujourd'hui les outils sont notoirement insuffisants". Parmi les constats, les éco-organismes, chargés de gérer la fin de vie des produits -- responsabilité des producteurs -- n'atteignent pas leurs objectifs, peu contraignants dans les faits, souligne l'UFC, qui pointe un problème de vérification. Les contrôles des producteurs de déchets eux-mêmes sont aussi insuffisants. L'association dénonce le manque d'information du citoyen: d'une enquête auprès de 632 personnes sur 64 départements, il ressort que 70% ont reçu une information sur le tri, mais pas assez centrée sur les gestes.

L'UFC est particulièrement sévère à l'égard de la signalétique sur les produits, dénonçant une kyrielle de logos dont le fameux "point vert" qui ne signifie en aucun cas que le produit est recyclable. L'organisme interpelle les parlementaires chargés de voter la future loi sur la transition énergétique, et la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui, déjà à ce poste en 1992, avait alors promu une loi sur les déchets. "En 1992 la ministre de l'Environnement avait fait des déchets un enjeu. Aujourd'hui elle doit finir le travail", poursuit M. Bazot. L'UFC préconise notamment de créer une autorité administrative indépendante unique, capable de contrôler les éco-organismes et de les sanctionner le cas échéant. Elle demande que la communication soit centralisée, ainsi qu'une signalétique plus parlante sur les produits.

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