Département : la gauche déjà minoritaire choisit de se diviser

  • Pour la première fois, trois groupes politiques constituent l’assemblée.
    Pour la première fois, trois groupes politiques constituent l’assemblée. RB
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Rachid Benarab

Politique. Réunis au sein de l’hémicycle, les conseillers ont modifié le règlement intérieur afin de permettre aux radicaux de gauche de constituer leur propre groupe en se désolidarisant du reste de l’opposition. Une décision qui fait voler en éclat l’unité de la gauche affichée jusque là.

À peine un mois. C’est le temps qu’aura durée (résistée?) l’union de la gauche au sein de l’hémicycle départemental aveyronnais. Une gauche pourtant déjà mal au point après s’être fait laminer aux élections départementales de mars dernier. Un scrutin qui avait permis à la droite de remporter 30 des 46 sièges du conseil départemental et de réélire Jean-Claude Luche à sa présidence. Mais, vendredi matin, alors que les conseillers départementaux se sont retrouvés pour désigner les membres des neuf commissions et élire leur président, les conseillers du Parti radical de gauche ont demandé à constituer leur propre groupe. Le souci, c’est que le règlement intérieur de l’assemblée départementale stipule qu’il faut 12 membres pour constituer un groupe.

Club des 5

L’opposition n’ayant que 16 sièges, il fallait donc auparavant modifier le règlement intérieur. Ce que les conseillers départementaux ont approuvé à l’unanimité, moins une abstention, lors d’un vote à main levée. Depuis vendredi matin et pour la première fois en Aveyron, trois différents groupes -les 30 conseillers divers droite de la majorité départementale, les 10 socialistes républicains et les 5 radicaux citoyens- siègent au conseil. Sans grande surprise, le club des 5 (PRG) est composé de Stéphane Mazars, Anne Blanc, Jean-Marie Pialat, Stéphanie Bayol et Éric Cantournet. Au sein d’une gauche déjà convalescente, cette séparation sonne comme une aubaine pour Jean-Claude Luche qui, sans rien faire, voit le groupe d’opposition voler en éclat.

«Expression de la diversité» pour les uns, «une erreur», pour les autres

Là où la plupart des autres conseillers départementaux soulignent une division, Anne Blanc, la conseillère PRG du canton Céor-Ségala, ne voit, elle, que «l’expression de la diversité et le respect de la pluralité. Cela ne va pas nous empêcher de travailler ensemble [/CIT](avec les conseillers du groupe socialistes, NDLR), juste de nous exprimer différemment sur certains sujets.»

«C’est une grosse erreur», estime pour sa part le président du groupe socialiste Bertrand Cavalerie déçu d’avoir été mis au courant «si tardivement (lundi soir). On est de gauche, ou on ne l’est pas. Cette division va à l’encontre de ce que réclament les militants qui appellent de tous leurs vœux l’union de toute la gauche. Là, nous ne sommes plus crédibles et c’est bien dommage. Toutefois, ajoute le conseiller Lot et Montbazinois sans trop y croire, la porte reste ouverte, je n’en veux à personne.»

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