Prison de Druelle : deux détenus faisaient circuler du cannabis

Deux détenus de la maison d’arrêt de Druelle et la compagne de l’un d’entre eux étaient présentés hier devant le tribunal correctionnel. Les deux hommes étaient prévenus de détention, d’usage, de cession de produits stupéfiants, en récidive légale. La femme qui comparaissait libre, était poursuivie quant à elle pour avoir transporté et remis ces produits aux deux hommes...

Lors de ses visites au parloir, elle glissait discrètement à son compagnon quelques grammes de drogue. En fait, c’est un petit commerce de cannabis entre détenus de la maison d’arrêt qui fonctionnait depuis octobre dernier et qui a été mis au jour grâce au flair d’un chien policier spécialement dressé. Les deux avocats des trois prévenus, Me Bruce Flavier et Me Frédéric Salvy, ont demandé un délai pour préparer leur défense. L’un des deux détenus, par ailleurs, nie toute implication dans cette affaire. Le président de l’audience, Jean-Marc Anselmi, a accédé à cette requête ainsi qu’aux réquisitions du parquet réclamant des mesures de sûreté pour les trois individus. L’affaire sera jugée le 20 mai.

Comment un tel « trafic », aussi faible soit-il, peut se développer dans une maison d’arrêt ? L’administration pénitentiaire ne peut être mise en cause : elle ne fait qu’appliquer les nouvelles lois européennes qui ont particulièrement allégé les procédures de fouilles et de contrôle au parloir... Procédures qui ne peuvent être mises en œuvre qu’en cas de « forte suspicion » concernant les détenus et leurs visiteurs. "On va voir se multiplier de telles affaires concernant aussi bien le cannabis que les téléphones portables", déplore à demi-mot un auxiliaire de justice...