L'Aveyron au chevet des agriculteurs sénégalais

  • La Cuma de Coubisou et l’Avem ont signé la convention au Cayrol.
    La Cuma de Coubisou et l’Avem ont signé la convention au Cayrol. Olivier Courtil / CPA
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Olivier Courtil

Solidarité. L’association vétérinaire des éleveurs du Millavois, lance un appel aux paysans aveyronnais. La Cuma de Coubisou est la première non affiliée, à répondre favorablement.

Cette aide au développement devenue une aventure humaine a débuté en 1996 quand Olivier Patou, vétérinaire, a achevé sa coopération au Sénégal, à Kaolack, au cœur du pays. Les éleveurs sénégalais réunis au sein de l’association Agroprov ont alors demandé de l’aide à l’association vétérinaire des éleveurs du Millavois (Avem) d’où est adhérent Olivier Patou.

"Leurs soucis étaient à l’époque le vol du bétail et la mortalité de ce dernier, entre 40 et 70%. Mais nous leur avons dit que nous n’étions pas une association à but humanitaire et sanitaire mais un groupement d’éleveurs. Notre démarche a donc consisté et consiste encore à les former, les accompagner pour vivre", rappellent René Gauffre et Jean Seguin, membres de l’Avem qui s’est rendue pour la première fois en Afrique, en 2000, année du jumelage entre l’Agroprov et l’Avem.

Accompagnement et formation

Depuis quinze ans, des liens se sont tissés et des avancées ont eu lieu. Pour cette raison, l’Avem soutenue par neuf Cuma du Sud-Aveyron depuis 2006, a besoin de moyens plus conséquents pour chercher des financements et poursuivre cette aide au développement. La Cuma de Coubisou est la première à prendre part à l’aventure en signant dernièrement une convention d’un microcrédit de 1000€ à taux zéro.

"Nous ne sommes pas des mécènes mais des paysans. Notre mission est de les accompagner, de leur apprendre à investir, à avoir une gestion d’entreprise agricole pour vivre et se nourrir correctement dans leur pays sans avoir à le quitter", précisent les membres de l’Avem, faisant référence aux nombreux naufrages de migrants clandestins en Méditerranée pour rallier notamment l’île de Lampedusa.

Concrètement, l’aide de la Cuma de Coubisou participera à l’achat d’un tracteur. Jusqu’en 2013, les éleveurs Sénégalais ont travaillé avec des moto-faucheuses. Les réserves fourragères étant acquises, l’essor se poursuit, et passe par l’acquisition de tracteurs dont le premier, acheté en 2013 donc, venait d’Espalion et fut retapé par les paysans à l’Hospitalet-du-Larzac.

"Nous avons été les premiers à les faire travailler avec des moto-faucheuses. Quand le gouvernement sénégalais a vu le résultat, il a acheté 500 moto-faucheuses aux Chinois mais cela fut un échec car il y a eu ni formation ni accompagnement". Pour cela, une délégation de l’Avem se rend deux fois par an au Sénégal.

Au-delà du savoir-faire apporté, il y a l’amitié partagée. "Ils sont devenus des amis", résument les éleveurs du Sud-Aveyron, glissant quelques anecdotes sourires aux lèvres, comme la venue d’une vingtaine de leurs homologues sénégalais au marché de Laissac en 2001, avec leurs tenues alors que la température atteignait péniblement les 2°... Il faut bien de la chaleur humaine pour compenser la rudesse de dame Nature.

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