Aveyron : le Tour de France dope aussi l’activité économique

  • Avec son imposante caravane, le Tour de France déplace, chaque jour, 4<TH>500 personnes. Et donne un remarquable coup de projecteur médiatique sur les villes qui accueillent cette épreuve parmi les plus populaires et les plus regardées.
    Avec son imposante caravane, le Tour de France déplace, chaque jour, 4500 personnes. Et donne un remarquable coup de projecteur médiatique sur les villes qui accueillent cette épreuve parmi les plus populaires et les plus regardées. Archives JAT
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Joël Born

Dans moins de trois semaines, le cœur de l’Aveyron va battre au rythme des exploits des cracks du peloton. En accueillant le Tour de France, les vendredi 17 et samedi 18 juillet, la Ville de Rodez, et plus généralement le département de l’Aveyron, assurent une fort belle opération. À la fois médiatique, avec l’une des épreuves sportives les plus populaires, les plus suivies et les plus regardées au monde, mais aussi économique. Car le Tour de France, les 160 véhicules de son imposante caravane et le flot de suiveurs qui l’accompagnent représentent une conséquente manne financière. Même s’il est difficile de réellement la quantifier.

588 lits réservés par ASO

Pour mieux comprendre l’impact du Tour de France, manifestation entièrement gratuite pour les spectateurs, il suffit de citer un chiffre: 4500. Comme le nombre de personnes qui composent cette extraordinaire ville itinérante. Autant de monde qu’il convient d’accueillir, d’héberger, de restaurer. Pour cette étape ruthénoise, Amaury Sport Organisation a réservé 1588 lits, uniquement pour l’organisation et les groupes sportifs. Le tout dans 39 établissements, dont plus d’une vingtaine dans l’agglomération ruthénoise. Mais aussi à Millau, Decazeville, Baraqueville, La Fouillade, Sévérac-le-Château... Jusqu’à Mende et Marvejols. «Le prix du ticket d’entrée est directement reversé dans l’hôtellerie-restauration», souligne le responsable des relations avec les collectivités, Cyrille Tricart.

Un "panier moyen" de 41,6€

D’après les chiffres d’ASO, le Tour génère directement quelque 150 M de recettes sur l’ensemble des régions traversées. Avec des rapports de recettes de 1à 6, selon les territoires, pour 1 de droits d’entrée. Ainsi, selon une étude commandée par la Métropole de Metz, en 2012, chaque spectateur extérieur à l’agglomération, a dépensé 41,6€. Pour Cyrille Tricart, trois raisons majeures expliquent le succès du Tour auprès des collectivités et font qu’il y a plus de candidats que d’heureux élus: les retombées économiques, médiatiques (avec une moyenne de 4 millions de téléspectateurs, l’après-midi, pour France 2) mais aussi l’aspect fédérateur d’une telle épreuve, qui permet de rassembler autour d’un objectif commun, l’ensemble des acteurs d’un territoire, élus, commerçants, associations...

Impact positif pour 94% des entreprises locales

Selon uneautre étude d’impact économique de 2011, 94% des entreprises locales interrogées estiment que le Tour a eu un impact positif sur l’image de leur région, 84% d’entre elles sont favorables à un retour de l’épreuve et 74% des spectateurs ont l’intention de revenir dans la localité concernée. Une nouvelle étude sur les retombées économiques du Tour a été commandée pour cette édition 2015 au cabinet parisien PWC, qui a notamment accompagné Londres lors de sa candidature aux JO-2012. Elle permettra de mieux cerner les réelles retombées économiques. Cela d’autant plus que Rodez a été sélectionnée avec Arras, Le Havre, Rennes, Muret et La Toussuire, un village savoyard, parmi les sites les plus représentatifs de la diversité des collectivités recevant l’épreuve.

Un budget de plus de 520 000 €

Porté par la ville de Rodez, le budget prévisionnel du comité d’organisation pour accueillir ce Tour de France 2015, s’élève à 520800, dont 210000 pour les seuls droits d’entrée. Conseil régional et conseil départemental participent chacun à hauteur de 50000, la Ville et le Grand Rodez se partageant le reste. Grand amateur et pratiquant de cyclisme, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, ne boude pas son plaisir. 

«C’est exceptionnel et ça ne coûtera pas un sou aux Ruthénois. Aujourd’hui, on parle de Rodez et, pour le coup, on travaille main dans la main avec le conseil départemental», se félicite l’élu socialiste, précisant que les droits d’entrée sont financés grâce aux fonds de la taxe de séjour. Après le musée Soulages, Rodez sait indiscutablement s’attirer les faveurs des médias. Et s’impose désormais comme une place forte du cyclisme de haut niveau, après l’arrivée d’étape du Tour de 2010 et l’étape du Paris-Nice de 2012.

De toute évidence, Christian Teyssèdre apprécie et y prend goût. Le Paris-Nice devrait rapidement revenir sur le piton et le premier élu ruthénois ambitionne de recevoir le Tour de France, une troisième fois, d’ici 2020. Sans attendre, le maire de Rodez espère bien donner le départ de l’étape Rodez-Mende, le samedi 18 juillet, aux côtés du Président de la République, François Hollande. Et ça, forcément, cela n’a pas de prix...

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