La Préhistoire refait surface à Roquemissou

  • L’archéologie impose habileté, rigueur et précision. L’équipe de Thomas Perrin est composée d’une dizaine d’archéologues et d’étudiants.
    L’archéologie impose habileté, rigueur et précision. L’équipe de Thomas Perrin est composée d’une dizaine d’archéologues et d’étudiants. Marjorie Lafon
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Marjorie Lafon

Pour la quatrième année consécutive, une dizaine d’archéologues et étudiants en archéologie ont repris les recherches sur le site de Roquemissou, près de Montrozier. Une journée de découverte est proposée au public le 18 juillet.

«C’est une chance de pouvoir visiter un chantier comme le site archéologique de Roquemissou. D’un point de vue muséal, c’est très rare»: pour Alain Soubrié, médiateur de l’Espace archéologique départemental de Montrozier, ce chantier est une véritable aubaine pour le musée. Situé à deux kilomètres de l’Espace archéologique, le long d’une barre rocheuse, barrière naturelle entre le Causse comtal et le Lévezou, non loin de la rivière Aveyron, le lieu abrite des fouilles archéologiques. Découvert en 1978, l’abri de Roquemissou a fait l’objet de premières fouilles dès 1982, qui ont d’ailleurs révélé des traces d’occupations humaines préhistoriques. Aujourd’hui et depuis 2012 maintenant, une dizaine d’archéologues et étudiants en archéologie, dirigée par Thomas Perrin du laboratoire de recherche Traces (CNRS, Université ToulouseII le Mirail) a repris les recherches.

De 11.000 ans à 2.000 ans avant J.-C.

Les fouilles témoignent d’occupations humaines de la période du Paléolithique supérieur environ 11.000 ans avant J.-C. à la période du Néolithique final environ 2.300 ans avant J.-C. Thomas Perrin et son équipe ont repris les fouilles en 2012 pour étudier une période bien précise, le Néolithique ancien, environ 5.000 ans avant notre ère. Cette période a vu la transition entre les derniers chasseurs et les premiers agriculteurs et éleveurs, dans la région. 

Les fouilles de Roquemissou sont divisées en trois zones: un premier secteur contre la paroi rocheuse en contrebas de la falaise, un autre dans une bergerie et une grotte sépulcrale sur le haut de la falaise. Pour ce qui est de la grotte, elle a été fouillée par Philippe Gruat, dans les années 1980. Il s’agissait d’une sépulture collective qui fonctionnait comme un dolmen naturel, comptait une trentaine d’individus à l’intérieur et semble être contemporaine des dernières occupations en bas de la paroi. Aujourd’hui, les recherches de l’équipe d’archéologues se tournent vers l’abri situé en contrebas. Pour Thomas Perrin, les intérêts de ce lieu sont multiples: «La configuration sous forme d’abri a permis une protection certaine, la rivière était tout proche et le site devait bénéficier d’un écosystème intéressant». Parmi les vestiges extraits du sol par l’équipe de chercheurs cette année, on peut notamment relever des fragments de hache polie en fibrolite, une languette de poterie, des fragments d’anse de céramique, une cheville osseuse de corne de chèvre et même un fragment de la carapace d’une tortue.

Une journée d'animations le 18 juillet

Samedi 18 juillet, Montrozier et Roquemissou fêtent les fouilles archéologiques. Dès 9heures, le musée de Montrozier accueillera le public pour une visite et pour deux conférences diaporama de Thomas Perrin sur l’abri préhistorique de Roquemissou et Michel Maillé, archéologue et président de l’ASPAA, sur la préhistoire aveyronnaise. L’après-midi sera marquée par une visite du musée pour les enfants et une visite du chantier de fouilles archéologiques. De plus, deux randonnées sont organisées les 16 et 23 juillet, à partir de 15h30, depuis le musée jusqu’au site de Roquemissou.

Plus d’informations au 05.65.70.75.00.

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