Estivada : et si c'était la dernière ?

  • Un nombreux public place des Rutènes, mais aussi au salon du livre, à l’Amphi ou la MJC. C’est aussi ça l’Estivada !
    Un nombreux public place des Rutènes, mais aussi au salon du livre, à l’Amphi ou la MJC. C’est aussi ça l’Estivada ! José A.Torrès
Publié le , mis à jour
R.B.

Festival. A l'heure du bilan et après l'annonce, surprise, de la démission de son directeur, l'Estivada s'interroge quant à son avenir sur fond de crise entre la municipalité et les organisateurs.  

Redevenu simple bénévole, Patric Roux, le directeur démissionnaire du festival interrégionnal des cultures occitanes s’affaire derrière le bar de la salle des fêtes. En cette matinée dominicale, l’heure est encore au café. Pendant que les uns s’attellent à redonner à l’esplanade des Rutènes sa physionomie initiale, d’autres, plus nombreux, s’agglutinent devant le bar pour avaler un énième café. L’occasion pour ces bénévoles, artistes ou techniciens, de saluer mais surtout de remercier, celui qui a incarné durant de longues années l’âme de l’Estivada. «C’est sous son impulsion que le festival a commencé à rayonner au-delà des frontières hexagonales, lâche un occitaniste reconnaissant. Grâce à Patric, l’Estivada est entrée dans une nouvelle dimension.»

«On a eu l’impression de les embêter plus qu’autre chose»

Dans cette atmosphère de fin de festival, tous ont en commun d’avoir vécu durant ces quatre jours un événement qui ne se représentera pas de sitôt. «Ou alors sous un autre nom et pas à Rodez», se risque même un bénévole. «Car on sent bien que la Ville n’est plus vraiment intéressée. Certes, les financements ont été à la hauteur des promesses. Mais il n’y a pas que l’argent.» Et l’homme d’évoquer notamment les discours inauguraux de cette 22e édition, mercredi.

«Alors que tous les intervenants au micro ont loué l’interrégionnalité, l’ampleur et le rayonnement culturel de ce festival, le maire de Rodez, lui, a parlé de tout et notamment du musée Soulages, mais pratiquement pas de l’Estivada. Sauf pour demander au public de ne pas trop faire de bruit et de ne pas salir l’esplanade... Non, franchement, durant ces quatre jours on a eu l’impression de les embêter plus qu’autre chose. Surtout si l’on avait des demandes particulières, ajoute-t-il. Bon, c’est sûr, après le Rallye du Rouergue et le Tour de France, je peux bien comprendre que les gars soient un peu fatigués. Surtout qu’avec les vacances, ils doivent être en effectif réduit, mais quand même, c’est une chance d’avoir un tel événement ici.»

 «De grandes villes nous tendent les bras»

Alors, cette 22e édition de l’Estivada restera-t-elle comme la dernièreen terre ruthénoise ? «Dans de telles proportions, avec autant de Régions et d’artistes invités, oui, certainement, répond sans hésiter un technicien de la première heure. Si Patric Roux a démissionné, c’est aussi pour inciter la municipalité à s’engager davantage et avec fierté pour l’Estivada. Si elle ne le fait pas et se contente de réduire la voilure, le festival se délocalisera ailleurs, sous un autre nom. De grandes villes nous tendent les bras. Et au final, c’est Rodez qui en ressortira perdant.»

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