Des airs de Colorado pour le Rougier de Camarès

Maïtika rêvait de «Rendez-vous en terre inconnue». Mais, à son grand désespoir, Frédéric Lopez n’a pas retenu sa candidature. Du coup, elle a opté pour «Rendez-vous en terre rouge»... Sans finalement le moindre regret. Son carnet de voyage baptisé «À la découverte du Rougier de Camarès» en témoigne. Avant de feuilleter le carnet poétique de cette touriste, mêlant photographies, aquarelles, impressions, sites culturels et historiques, dessins, découvertes..., il est bon déjà de planter le décor. Terre de feu éclairée par la blondeur des genêts l’été, le Rougier fascine. Il n’y a d’yeux que pour ce rouge. Quel phénomène géologique peut être à l’origine de cette roche méconnue et pourtant si commune ?

Pour mettre l’eau à la bouche du visiteur potentiel et ne pas tout dévoiler, il est juste possible de ré- véler qu’il y a 250 millions d’années, la région connaissait un climat tropical et était occupée par une vaste lagune. Les sédiments se sont accumulés au fond sur une forte épaisseur, tandis que le socle s’enfonçait. L’alternance de phases de sécheresse et d’inondation a provoqué alors l’oxydation de ces sédiments contenant beaucoup de fer (rubéfaction) et a donné au sol sa couleur particulière et son nom «le Rougier». Pour Maïtika, tout commence devant une carte du Parc naturel régional des Grands Causses.

«Je la parcours en long, en large. Des images me viennent en tête à la lecture de certains noms. Et puis au sud, là, il y a le Rougier de Camarès. J’en ignore tout. J’imagine vaguement des collines verdoyantes, écrit-elle. Quelle erreur ! Renseignements pris, Rougier, mais oui Rouge cette couleur… primaire comme l’ère où se sont formées ces roches! J’imagine alors un décor digne du Colorado, des reliefs, des couleurs. Un endroit avec un si beau nom peut-il décevoir? Non, impossible. C’est décidé, je vais me rendre sur place explorer ce lieu qui m’a tapé dans l’œil !».

Elle livre ses premières impressions : «Le Rougier de Camarès est de ces bouts du monde que les voyageurs chérissent. Sur ce désert de sable, ils gravent des mots avec de petits cailloux blancs trouvés ici et là. Des moments précieux, des rencontres, des histoires, des trésors, des messages forts. Le Rougier de Camarès est un pays sensible qui a du caractère et un cœur, j’ai trouvé qu’on se ressemblait un peu !». Elle conclut: «Je suis à peine rentrée, mes cartes mémoire sont encore pleines, mes chaussures tâchées du rouge de cette terre et mes yeux, émerveillés. Je viens de passer quelques jours dans une région dont j’ignorais encore l’existence il y a quelques semaines... ».

Pour découvrir les plus beaux points de vue, un itinéraire est suggéré: depuis Camarès, traverser le pont neuf en prenant la RD10 en direction de Sylvanès. Au bout de 3 kilomètres, prendre l’embranchement à gauche indiqué Montlaur, puis suivre la RD101 en direction du château de Montaigut à Gissac... Profiter de ces toutes petites routes pleines de charme pour se balader «au grès de ses envies»! L’aventurière Maïtika est donc encore sous le charme. Son carnet de voyage est bien rempli; et encore, comme elle n’était pas là le 24 juin, elle n’a pu participer au pèlerinage de Saint-Méen. Ils sont des milliers à se rendre chaque année à cette chapelle située près de Mounès. Se rendant à Rome, saint Méen est passé dans la région du Merdelou et a soigné des habitants de cette contrée atteints par la lèpre. Depuis, se laver avec l’eau de sa source permet de guérir les maladies de la peau des personnes et des animaux. 

Plus de renseignements à l’office de tourisme du Rougier de Camarès, 9 Grand-Rue, au 05 65 49 53 76.