Échanges. Le festival littéraire, initié par Francis Cransac, promet encore de fort belles rencontres. Des rives du Lot aux vastes et enchanteurs espaces du plateau d’Aubrac. Autour des Imaginaires du feu.
Le plateau de l’Aubrac va-t-il s’embraserdans la chaleur de l’été? Littérairement parlant, cela s’entend. On peut le penser, le toujours très riche et éclectique programme de ces XXe Rencontres d’Aubrac, chères à Francis Cransac et à toute son équipe, ayant pour thème les Imaginaires du feu.
Un sujet forcément intarissable, qui alimente nos pensées depuis la nuit des temps. Et qui sera décliné, cinq jours durant, de ce lundi 17 août au vendredi 21 août, à travers diverses conférences, lectures, projections, rencontres et échanges sur la littérature mais aussi toutes les formes d’expression artistique - qu’il s’agisse de poésie, de cinéma, de musique, de photographie de peinture - et même scientifique.
La soirée d’ouverture à Espalion
« Nous avons eu pas mal de boulot, mais nous n’avons que de bonnes nouvelles. Tout le monde sera là et c’est une grosse satisfaction », se réjouissait, jeudi, Francis Cransac, impatient, comme l’ensemble des bénévoles de débuter ces Rencontres, dont le flamboyant programme promet, de toute évidence, de provoquer bien des étincelles. Principale nouveauté de cette XXe édition, la ville d’Espalion accueillera la grande et populaire soirée d’ouverture, à laquelle seront largement associés les soldats du feu.
Au son de la sirène, artistes, musiciens, et sapeurs-pompiers formeront ainsi une étonnante et hétéroclite parade en compagnie du big-bang des élèves et professeurs du conservatoire à rayonnement départemental, ainsi que d’une banda espalionnaise. Alors que des projections d’images habilleront les belles façades du Grand Palais, Bruno Bonhoure animera une scène littéraire. Les Dragonnes du Cormyr présenteront leur Danse du feu et l’on pourra, bien sûr, s’initier aux premières techniques du feu avec un archéologue préhistorien, la soirée se terminant par un lâcher de 20 lanternes chinoises pour rendre hommage aux 20 personnalités qui ont marqué ces Rencontres depuis leur création.
La Nuit de feu à la Tour de Masse
Pour la première fois, donc, Marie et Olivier Régis, les nouveaux propriétaires de la Tour de Masse, l’ancien grenier à blé de l’abbaye de Bonneval, ouvriront les imposantes portes de ce remarquable ensemble patrimonial aux Rencontres d’Aubrac.
Programmée le jeudi soir, cette Nuit de feu réservera bien des suprises et de délicieux moments de partage, dont une performance de Michel Moglia, sur un orgue à feu. Ce soir-là, un hommage musical et chanté sera évidemment rendu au pianiste Francis Poulenc (la Tour de Masse a appartenu à la famille Poulenc, jusqu’en 2014) et on lira des lettres d’Antonin Artaud, dont une écrite depuis Espalion.
Le matin de cette journée de jeudi, les écrivains Patrick Deville et Alain Mabankcou (son dernier et très attendu roman Petit piment, sortira en librairie ce jeudi 20 août) échangeront sur le feu révolutionnaire. Entres autres moments forts de ces 20e Rencontres, le mercredi après-midi, à la fontaine Grégoire de Saint-Urcize, Sumihira Manabé (trésor national du Japon) et son assistant québecois Pierre Nadeau, procéderont à une démonstration publique de forge à la main d’une lame de sabre japonais, un art ancestral au pays du Soleil levant.
Et comme toutes les bonnes histoires ont une fin, le dernier chapitre de ces 20e Rencontres se refermera, vendredi soir, à la salle multiculturelle du Nayrac, par une projection d’extraits de films incendiaires, sur des improvisations au violon d’Igal Shamir.
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