Pakistan: deux kamikazes tuent au moins 16 personnes dont un ministre du Pendjab

  • Des secouristes pakistanais évacuent le corps d'une victime sur les lieux d'un attentat suicide dans le village de Shadi Khan (nord-ouest), le 16 août 2015
    Des secouristes pakistanais évacuent le corps d'une victime sur les lieux d'un attentat suicide dans le village de Shadi Khan (nord-ouest), le 16 août 2015 AFP - FAROOQ NAEEM
  • Attentat au Pakistan Attentat au Pakistan
    Attentat au Pakistan AFP - INFOGRAPHIE, bj/kt/vl
  • Des secouristes pakistanais sont sur les lieux d'un attentat suicide dans le village de Shadi Khan (nord-ouest), le 16 août 2015
    Des secouristes pakistanais sont sur les lieux d'un attentat suicide dans le village de Shadi Khan (nord-ouest), le 16 août 2015 AFP - FAROOQ NAEEM
  • Des secouristes pakistanais viennent en aide aux victimes d'un attentat suicide, le 16 aout 2015 dans le village de Shadi Khan (nord-ouest) qui a fait au moins une dizaine morts
    Des secouristes pakistanais viennent en aide aux victimes d'un attentat suicide, le 16 aout 2015 dans le village de Shadi Khan (nord-ouest) qui a fait au moins une dizaine morts AFP - FAROOQ NAEEM
  • Des habitants du village pakistanais de Shadi Khan observent le 16 août 2015 les opérations de secours sous le portrait du ministre de l'Intérieur de la province du Pendjab Shuja Khanzada, mort dans un attentat suicide pendant un meeting politique
    Des habitants du village pakistanais de Shadi Khan observent le 16 août 2015 les opérations de secours sous le portrait du ministre de l'Intérieur de la province du Pendjab Shuja Khanzada, mort dans un attentat suicide pendant un meeting politique AFP - FAROOQ NAEEM
Publié le
Centre Presse Aveyron

Un attentat-suicide perpétré dimanche au Pakistan par deux kamikazes et revendiqué par une branche des talibans a fait au moins 16 morts, dont le ministre de l'Intérieur de la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, ont indiqué les autorités.

Selon une porte-parole de la police, 16 personnes - dont le ministre et deux policiers - sont mortes et 22 ont été blessées lors de l'attaque menée à Shadi Khan, un village situé à environ 70 kilomètres au nord-ouest de la capitale nationale Islamabad.

"Deux kamikazes étaient présents, l'un à l'extérieur du mur d'enceinte, tandis que l'autre s'est faufilé à l'intérieur du bâtiment et s'est planté devant le ministre", a déclaré Mushtaq Sukhera, chef de la police de la province. "Lorsque le kamikaze à l'extérieur s'est fait exploser, le toit du bâtiment s'est affaissé sur le ministre et les gens à l'intérieur", a-t-il ajouté.

Au total, une quarantaine de personnes assistaient au meeting du ministre Shuja Khanzada lorsque le toit de l'édifice s'est effondré. Des secouristes de l'armée pakistanaise étaient sur place dimanche pour sortir les victimes des gravats.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée au Pakistan depuis le double attentat-suicide contre une église de Lahore (est), la capitale du Pendjab, ayant fait 17 morts en mars dernier.

Ex-colonel âgé de 71 ans, Shuja Khanzada avait participé à la guerre de 1971 entre l'Inde et le Pakistan, puis avait été promu attaché militaire à l'ambassade pakistanaise de Washington dans les années 90, avant de se lancer en politique à la retraite.

Membre de la Ligue Musulmane du Premier ministre Nawaz Sharif (PML-N), parti à la tête du gouvernement fédéral et de la province du Pendjab, il était député depuis 2002 de la circonscription d'Attock et était né dans le village de Shadi Khan.

"C'était un officier brillant dont le sacrifice pour la grande cause de purger le Pakistan (de l'extrémisme) ne sera pas perdu", a réagi la puissante armée dans un communiqué.

- Un attentat signé talibans -

Ce double attentat-suicide a été revendiqué dans la soirée sur Twitter par Ehsanullah Ehsan, porte-parole du TTP Jamaat ul-Ahrar, une branche dissidente des talibans pakistanais, qui a dit avoir agi en "coopération" avec d'autres djihadistes afin de "venger" la mort du chef du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un important groupe islamiste armé pakistanais.

Les forces pakistanaises avaient lancé en juin 2014 une offensive dans le nord-ouest du pays contre les talibans du TTP, en lutte contre le gouvernement d'Islamabad et les symboles du pouvoir, et leurs alliés d'Al-Qaïda.

Cette opération s'est intensifiée après le massacre taliban contre une école militaire de Peshawar (nord-ouest) qui avait fait plus de 150 morts, dont une majorité d'écoliers, en décembre dernier.

Fin juillet, la police pakistanaise avait aussi abattu Malik Ishaq, l'influent leader du LeJ, faction sunnite extrémiste proche d'Al-Qaïda et accusée d'innombrables attaques.

Selon les autorités, Malik Ishaq avait été tué avec 13 autres cadres du LeJ, dont deux de ses fils et son adjoint Ghulam Rasool Shah, lors d'une fusillade avec la police dans les faubourgs de Muzaffargarh, dans la province du Pendjab, le berceau du LeJ.

Après l'attentat de dimanche, l'armée a annoncé la mort de 40 insurgés lors de raids aériens dans la vallée de Shawal, un secteur reculé du Waziristan du Nord, zone tribale frontalière de l'Afghanistan, qui a servi de QG à la mouvance djihadiste au cours de la dernière décennie.

Il n'a toutefois pas été possible de confirmer ce bilan par des sources indépendantes, le Waziristan du Nord étant actuellement interdit d'accès aux journalistes.

Source : AFP

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