Hollande crée la surprise en propulsant Myriam El Khomri au ministère du Travail

  • Le président François Hollande (D), le Premier ministre, Manuel Valls et la nouvelle ministre du travail Myriam El Khomri, après sa nomination, le 2 septembre 2015 à l'Elysée
    Le président François Hollande (D), le Premier ministre, Manuel Valls et la nouvelle ministre du travail Myriam El Khomri, après sa nomination, le 2 septembre 2015 à l'Elysée AFP - ALAIN JOCARD
  • Remaniement : Myriam El Khomri au ministère du travail Remaniement : Myriam El Khomri au ministère du travail
    Remaniement : Myriam El Khomri au ministère du travail AFP - S. Ramis/P. Defosseux, pld/abm
  • Un montage photo qui montre le ministre du Travail, François Rebsamen (G), le 7 janvier 2015 et sa remplaçante depuis le 2 septembre au ministère, Myriam El Khomri, le 27 novembre 2014 à Paris
    Un montage photo qui montre le ministre du Travail, François Rebsamen (G), le 7 janvier 2015 et sa remplaçante depuis le 2 septembre au ministère, Myriam El Khomri, le 27 novembre 2014 à Paris AFP - BERTRAND GUAY
Publié le
Centre Presse Aveyron

François Hollande a joué la carte du renouvellement générationnel en nommant la benjamine du gouvernement Myriam El Khomri, 37 ans et peu connue du grand public, au poste-clé de ministre du Travail pour remplacer François Rebsamen.

A 20 mois de la présidentielle de 2017, celle qui n'occupait qu'un second rôle dans le gouvernement, au secrétariat d'Etat à la Ville depuis 2014, se retrouve ainsi propulsée aux avant-postes, dans un rôle ô combien stratégique pour le chef de l'Etat.

François Hollande a fait de l'inversion de la courbe jusqu'ici ascendante du chômage la condition sine qua non d'une nouvelle candidature en 2017.

"Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français #travail #emploi", a tweeté peu après sa nomination la troisième locataire de la rue de Grenelle depuis le début du quinquennat après Michel Sapin (2012-2014) et François Rebsamen.

Sa première visite de terrain a été pour une agence de Pôle emploi d'un arrondissement populaire de Paris.

"C'est une femme d'expérience qui a réalisé un travail de grande qualité auprès de Patrick Kanner depuis août 2014", a fait valoir l'entourage de François Hollande à l’appui de sa nomination.

"Elle a parfaitement rempli sa tâche avec le souci d'être toujours en prise avec le terrain et à l'écoute et en dialogue avec les citoyens", a-t-on ajouté, notant encore qu'elle "incarne la jeunesse, une nouvelle génération et le renouvellement" au sein du gouvernement.

Elue dans le 18e arrondissement de Paris, cette jeune femme "connaît parfaitement les politiques de l'emploi sur le terrain qu'elles soient en direction de la jeunesse ou des quartiers", fait-on également valoir de même source.

Les Républicains ne l'entendent pas de cette oreille qui considèrent que le ministère du Travail "passe au second plan": "Ce n'est un pas un poids lourd (...) Je pense que c'est un mauvais signal pour nos concitoyens qui souffrent du chômage", a déclaré l'un des porte-parole des Républicains Sébastien Huyghe.

- 'Juger sur ses actes' -

"Il n'est pas prévu qu'elle soit remplacée" comme secrétaire d'Etat à la Ville, précise-t-on à l'Elysée. Le ministre de tutelle de Myriam El Khomri, Patrick Kanner, reprendra ainsi la charge de son administration.

Née à Rabat en 1978 d'une mère bretonne, enseignante, et d'un père marocain, commerçant, Myriam El Khomri, a adhéré au PS en 2002. Elle avait été l'une des porte-parole de la campagne pour les municipales de la future maire de Paris Anne Hidalgo en 2014.

Quant à François Rebsamen, il était démissionnaire après avoir retrouvé son fauteuil de maire de Dijon suite au décès brutal d'Alain Millot le 27 juillet.

Parmi les noms régulièrement cités pour sa succession figuraient ceux de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée, et du député PS "frondeur" des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, Jean-Marc Germain. Plusieurs membres du gouvernement avaient également été évoqués: Emmanuel Macron (Economie), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Alain Vidalies (Transports).

Juste avant l'annonce de la nomination de Myriam El Khomri, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, avait énuméré les "trois grands objectifs" assignés par le président de la République au successeur de François Rebsamen: "la mise en place du compte personnel d'activité", le "rapport Combrexelle sur les évolutions du Code du travail" et l'assurance-chômage.

S'il a recadré Emmanuel Macron sur les 35 heures, Manuel Valls a en effet appelé dimanche à La Rochelle à "revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" dans un domaine toujours explosif à gauche.

"Il y a du travail pour le ministre du Travail", a résumé Stéphane Le Foll.

Le député PS de Seine-Saint-Denis et proche de Manuel Valls, Pascal Popelin, a salué "un très beau symbole: une jeune femme à un tel ministère dans une telle période".

"C'est n'importe quoi, elle ne connaît rien à ces sujets", s'est cependant indigné un autre député PS.

Du côté syndical, le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly a promis de "juger sur ses actes" la ministre, s'interrogeant toutefois sur son "poids politique" tout comme le leader de l'Unsa Luc Bérille.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?