Le retour de la fièvre catarrhale met les éleveurs sous pression

  • Bovins, mais aussi ovins sont concernés par cette maladie contagieuse mais inoffensive pour l’homme. Quatre communes du Nord-Aveyron sont déjà dans le périmètre de surveillance.
    Bovins, mais aussi ovins sont concernés par cette maladie contagieuse mais inoffensive pour l’homme. Quatre communes du Nord-Aveyron sont déjà dans le périmètre de surveillance. AFP
Publié le , mis à jour
PH.R.

Agriculture. L’apparition d’un cas de FCO dans un cheptel de l’Allier met une bonne partie de l’élevage français sous tension, notamment sur le plan économique. Et l’Aveyron n’est pas épargné : quatre communes du Nord-Aveyron sont déjà dans le périmètre de surveillance. 

Le cas de fièvre catarrhale ovine détecté la semaine dernière dans une exploitation de bovins et d’ovins de l’Allier fait à nouveau trembler le monde de l’élevage. Cette maladie, appelée aussi maladie de la langue bleue, sans danger pour les êtres humains mais hautement contagieuse, impose des mesures de confinement de troupeau qui mettent l’économie agricole sous tension.

En Aveyron, quatre communes (Brommat, Thérondels, Mur-de-Barrez et Cantoin), se trouvent dans le périmètre de surveillance sanitaire établi à la suite de ce diagnostic (soit un rayon de 150 kilomètres autour du foyer infecté). Mais au-delà, c’est toute l’économie liée au commerce des bovins et des ovins qui est menacée.

Discussions avec l'Italie

«C’est notre principale source d’inquiétude», relate Dominique Fayel, représentant national de la section bovine. «L’urgence est véritablement de maintenir les flux commerciaux avec les pays comme l’Italie, l’Espagne, la Turquie, mais aussi tout le Maghreb. Les démarches sont faites en ce sens et il faut que cela aille vite». Parmi les mesures évoquées, il y a entre autres la renégociation des certificats sanitaires, et la nécessité que les pays exportateurs et la France soient sur la même longueur d’ondes. «Des discussions sont par exemple en cours avec les services vétérinaires italiens», précise ainsi Dominique Fayel. 

Une conjonction de mauvaises nouvelles

Ce dernier ne se fait toutefois pas d’illusions quant à l’évolution de la maladie. «Il serait étonnant que de nouveaux foyers n’apparaissent pas d’ici peu. Le périmètre va donc évoluer dans les jours qui viennent», explique-t-il, une circulaire officielle sur les conduites à tenir devant bientôt être éditées. Reste que l’élevage français doit faire face à une conjonction de mauvaises nouvelles liées à la réapparition de la FCO (le dernier cas relevé en France date de 2010).

«On n’avait pas besoin de ça. Non seulement on sait que l’élevage traverse une période difficile, mais en plus, cela survient dans la pire zone géographique, à savoir le principal bassin allaitant, et à une période de l’année ou les broutards se vendent le plus. En cette saison, ce sont 100 000 bêtes qui sont vendues tous les mois, et l’Aveyron est un des principaux fournisseurs», résume Dominique Fayel.

«Ne pas céder à la panique»

De façon concrète, sur le département, cela se traduit aussi par une gestion des retours d’estives et des mouvements d’animaux. D’ores et déjà, plusieurs troupeaux de race limousine, du Tarn-et-Garonne, ne participeront pas aux Agrifolies programmées le week-end prochain à Réquista. «L’apparition de cette FCO est embêtante, très embêtante, mais il ne faut pas céder à la panique», prévient Jacques Molières, le président de la chambre d’agriculture, pour qui l’impact psychologique de cette alerte sanitaire n’est pas à négliger.

Dans les jours qui viennent, le sujet devrait en effet alimenter les conversations dans les campagnes. Les conséquences liées à la crise de la FCO entre 2007 et 2009 sont encore bien dans les têtes. Demain matin, une réunion avec les professionnels concernés par la fièvre catarrhale ovine, afin de faire le point sur la vaccination et les mesures d’aides aux éleveurs, aura lieu au ministère de l’Agriculture. 

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